« Trop de précipitation dans la communication, trop d’annonces prématurées, trop de discordes entre les équipes, trop de pressions de toutes sortes, mais pas assez de science », c’est en ces termes que l’Académie de médecine décrit les dérives de la recherche de traitements médicamenteux contre le Covid-19.
Les sages reconnaissent toutefois certaines difficultés qui ont émergé avec cette nouvelle maladie. Déjà, le fait qu’il n’y ait pas de traitement de référence est problématique, car chaque candidat médicament doit alors être comparé à un placebo. Par exemple, « dans le cas de l’hydroxychloroquine, les prises de position passionnelles avant même tout essai comparatif ont été si nombreuses, que les patients n’acceptaient d’entrer dans l’essai qu’avec la certitude de ne pas être inclus dans le bras placebo… Ce qui est incompatible avec le principe même de l’essai contrôlé. En conséquence, rares étaient ceux qui acceptaient de contribuer à l’avancée de la science », conclut l’Académie.
Autre écueil : l’évolution spontanément favorable de l’infection par le SARS-CoV-2 dans 85 % des cas. Ceci impose de recruter un grand nombre de participants pour démontrer l’efficacité d’un traitement dans la phase initiale de la maladie. Or « la regrettable dispersion des essais limite la taille des effectifs et réduit la puissance statistique des résultats », évoquent les Sages.
Enfin, le battage médiatique en faveur de l’hydroxychloroquine, qui s'est ensuite déporté vers le remdesivir et le tocilizumab, sur la foi de modestes résultats préliminaires, est venu troubler le jeu. « Il importe de rester prudent en attendant leur confirmation », martèle l’Académie de médecine.
L'instance rappelle que la recherche thérapeutique doit s’appuyer sur des essais cliniques scientifiquement rigoureux et éthiquement irréprochables, malgré la contrainte de délais optimisés, et de façon coordonnée par la tenue de grandes études multicentriques. De plus, les chercheurs doivent s’astreindre à une communication prudente et responsable : en ne divulguant que des résultats contrôlés et validés, et en s'interdisant de susciter de faux espoirs et de provoquer des réactions d’engouement injustifiées dans le grand public.
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