Le processus est compliqué, le taux de succès très faible et l'application chez l’humain peu probable. Mais des chercheurs japonais ont néanmoins réussi l’exploit de faire naître sept souriceaux à partir de deux mâles. Une parthénogenèse version masculine en quelque sorte. Des souris femelles ont tout de même été utilisées en tant que mères porteuses.
Sur 630 embryons implantés dans l’utérus de souris femelles, seulement 7 ont donné naissance à des souriceaux, tous sains et fertiles. Il n’empêche, pour beaucoup cette étude menée par des chercheurs japonais est une étape « révolutionnaire » : ils ont fait naître des animaux issus des cellules de deux mammifères mâles. Comment ? Le processus compliqué est décrit par « Le Quotidien du médecin ».
La même équipe de l’université de Kyushu était déjà parvenue à transformer des cellules de peau d’une souris femelle en ovule utilisable pour donner naissance à des souriceaux sains. Cette fois, les auteurs, dont l’étude est parue le 15 mars dans « Nature », ont prélevé des cellules de peau sur la queue d’une souris mâle et les ont modifiées pour en faire des cellules souches pluripotentes qui ont été mises en culture pour devenir, après diverses interventions, des ovocytes. Ces ovocytes, provenant donc initialement des cellules de peau d’une souris mâle, ont été fécondés par des spermatozoïdes d’un autre mâle. Les chercheurs indiquent que « 30 % des cellules souches embryonnaires de souris converties sont devenues des ovocytes » et « 40 % d’entre eux ont pu être fécondés ». Les 630 embryons obtenus ont été implantés dans l’utérus de souris femelles, mais « seulement 1 % des embryons transférés à une mère porteuse sont nés vivants », observent les auteurs qui ne savent pas, à ce stade, si ce niveau d’inefficacité est « d’ordre technique ou biologique ».
L’exploit scientifique a été salué par les pairs, dont certains imaginent une utilisation potentielle pour sauver une espèce en danger qui n’aurait plus qu’un mâle reproducteur. En revanche, les chercheurs reconnaissent d’emblée les nombreux obstacles qui subsistent avant d’envisager des essais chez l’homme, et que « rien ne garantit le succès avec des cellules souches humaines ». D’autant que la gestation chez la souris ne dure que trois semaines et que 99 % des embryons n’y survivent pas, contre 9 mois chez l’homme, ce qui multiplie les risques d’échecs. Cette étape laisse néanmoins imaginer la possibilité hypothétique pour un couple d’hommes ou même pour un homme seul d’avoir un enfant biologique sans l’aide d’un ovule féminin.
Nitzan Gonen, directeur du laboratoire sur la détermination des sexes à l'université israélienne Bar-Ilan University, a lui aussi évoqué une « étude révolutionnaire » mais n’en oublie pas moins les questions éthiques : « Le fait de pouvoir faire quelque chose ne veut pas nécessairement dire qu'on doive le faire (...) particulièrement quand on parle d'une espèce d'être humain. »
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