Un essai clinique de l’ANRS-MIE* a confirmé l’efficacité du vaccin contre le méningocoque B, Bexsero, dans la réduction du risque d’infection par le gonocoque et celle de la doxycycline comme traitement préventif des infections sexuellement transmissibles (IST). Des bons résultats qui ont conduit à l’interruption de l’étude et à la recommandation de mettre à disposition le traitement à tous les participants.
L’essai clinique Doxyvac a été mené par une équipe de recherche de l’AP-HP, de l’université Paris Cité, de l’INSERM et de Sorbonne université en collaboration avec AIDES et Coalition Plus. Il a démontré l’efficacité de l’association d’un vaccin et d’un médicament dans la réduction du risque d’IST. En l’occurrence, l’utilisation du vaccin contre le méningocoque B, Bexsero, a permis de réduire le risque d’infection par le gonocoque ; et celle de la doxycycline prise dans les 72 heures après un rapport sexuel est efficace comme traitement préventif des IST.
C’est pourquoi l’ANRS annonce qu'il a été décidé « d’interrompre l’étude et de recommander la mise à disposition de ces traitements à tous les participants de l’essai ». L'ANRS avait déjà pris une décision similaire en 2014 au cours de l'essai Ipergay pour ouvrir la PrEP à la demande à tous les participants.
Cet essai a été mis sur pied à la suite de précédentes études suggérant l’efficacité de ces traitements. Il s’agit, d’une part, de recherches menées par plusieurs équipes dans le monde sur l’efficacité d’antibiotiques en prophylaxie sur la réduction du risque d’IST, et en particulier de l’essai Ipergay qui a évalué pour la première fois le concept de prophylaxie post-exposition et démontré que la doxycycline, utilisée dans les 72 heures après un rapport sexuel, réduisait d’environ 70 % le risque d’infection à chlamydia et de syphilis. D’autre part, un certain nombre d’études épidémiologiques ont rapporté que les personnes vaccinées par Bexsero semblaient avoir une réduction du risque d’infection à gonocoque d’environ 30 %.
Conduit depuis janvier 2021 chez des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) très exposés au risque d’IST et ayant présenté au moins une IST dans l’année précédant leur participation à l’étude, l’essai a enrôlé plus de 500 volontaires vivant en région parisienne. Résultat : le groupe doxycycline en post-exposition enregistre une réduction importante du risque de syphilis, d’infections à chlamydia et à gonocoque ; le groupe Bexsero présente une réduction significative du risque d’infection par le gonocoque. Les résultats de l’étude ont été soumis pour présentation à un congrès international début 2023. Le suivi des participants va se poursuive jusqu’à la fin de l’année 2023.
* Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales - Maladies infectieuses émergentes.
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