L’actualité thérapeutique est riche. Mardi dernier, le groupe pharmaceutique Bayer organisait son « Bayer Pharma Media Day 2022 » à Berlin pendant que sa filiale française offrait, à Paris, une mise en lumière sur l’innovation. Le matin même, le laboratoire annonçait l’approbation de l’AMM de Kerendia (finérénone) par la Commission européenne. Il s’agit d’un « antagoniste non stéroïdien sélectif des récepteurs des minéralocorticoïdes, une nouvelle classe thérapeutique, pour les patients atteints d’insuffisance rénale chronique et de diabète de type 2 », détaille Mouna Champain, directrice des affaires médicales de Bayer Pharmaceuticals France. Cette molécule s’ajoute, dans le domaine de la cardiologie, au feu vert européen obtenu l’été dernier pour Verquvo (vériciguat), indiqué dans le traitement de certaines formes d’insuffisance cardiaque chronique symptomatique. Les deux références devraient respectivement être lancées en France début 2023 et à l’été 2022.
Toujours en cardiologie, Bayer compte trois molécules en développement dans l’anticoagulation, notamment « une petite molécule inhibitrice de la forme activée du facteur XI », actuellement en essais cliniques de phase 2b et dont des essais de phase 3 sont prévus dans 30 sites français. Elle pourrait obtenir son AMM en 2025 dans la prévention des AVC chez les patients atteints de fibrillation auriculaire, en prévention secondaire des AVC et dans la prévention des événements cardiaques majeurs après un infarctus du myocarde aigu.
Le pipeline en développement en oncologie est le plus important. Il vise en priorité des extensions d’indication pour des médicaments déjà autorisés afin de répondre à des besoins médicaux non couverts. C’est par exemple le cas d’un antagoniste des récepteurs aux androgènes, déjà indiqué dans le cancer de la prostate non métastatique résistant à la castration, le Nubeqa (darolutamide), et dont l’AMM est attendue dans la forme métastatique. Une étude clinique de phase 3, dévoilée il y a quelques jours, montre en effet une réduction du risque de décès de 32,5 % lorsqu’il est administré en association au docétaxel et à l’ADT (traitement par suppression androgénique), en comparaison avec le docétaxel et l'ADT seuls.
Démocratiser la contraception
Dans la santé de la femme, où Bayer se positionne en leader mondial avec une large gamme de contraceptifs, le groupe capitalise sur l’acquisition du britannique KaNDy Therapeutics en 2020 et de son élinzanétant, candidat-médicament non hormonal des troubles de la ménopause. Trois études de phase 3 ont commencé en 2021, visant une AMM en 2026, et un autre essai de phase 3 est prévu en 2022 chez les femmes ayant spécifiquement une contre-indication aux traitements hormonaux de la ménopause. Par ailleurs, le groupe annonce son ambition de mettre une contraception orale à disposition de 100 millions de femmes dans les pays à faibles et à moyens revenus.
Au total, plus de 50 projets sont en phase de développement en oncologie (40 %), dans les maladies cardiovasculaires et rénales (23 %), dans la santé de la femme (12 %), ainsi que dans de nouvelles aires thérapeutiques (25 %) telles que la dermatologie. De plus, à la suite des rachats de deux biotechs américaines, BlueRock Therapeutics et Asklepios BioPharmaceutical, Bayer se tourne également vers les thérapies cellulaires et géniques, dans les domaines de l’oncologie et du cardiovasculaire notamment, et fait valoir un portefeuille de 20 candidats dont 5 sont au stade clinique.
Thérapies digitales
Le budget de R & D de Bayer en 2020 s’est élevé à 4,9 milliards d’euros, dont 2,6 milliards consacrés à la division pharmacie, soit 16 % du chiffre d’affaires de ce segment. « Nous renforçons notre pipeline en plaçant le patient au centre de ce développement grâce à notre présence unique depuis le diagnostic à la mise en place d’une thérapie adaptée, et maintenant jusqu’au suivi du patient avec du monitoring à distance, pour accompagner le patient et le professionnel de santé dans la prise en charge de la maladie », souligne Anna Braeken, directrice générale de Bayer Pharmaceuticals France.
En effet, le groupe est également l’un des leaders mondiaux en radiologie, notamment dans l’imagerie lourde (scanner, IRM) et développe des solutions numériques intégrées à la fois pour améliorer le parcours de soins et la prise en charge, et pour aider à la détection et à l’identification des symptômes. « Bayer s’est fixé pour objectif à horizon 2030 d’être le partenaire en solutions pour les services de radiologie », indique Alexia Pedrini, directrice de l'activité radiologie. Des déploiements sont en cours en Grande-Bretagne, en Suisse et en Allemagne et devraient arriver en France en 2023.
Côté patients, des applications et thérapies digitales sont en cours de développement. C’est le cas d’une solution en cours de test associant une application mobile et une paire de semelles connectées pour prévenir le syndrome main-pied chez les patients atteints d’un cancer colorectal métastatique traités par un inhibiteur de la tyrosine kinase. Ou encore d’un projet avec la société de télésurveillance des dispositifs cardiaques implantables, Implicity, basé sur les données issues d’une balance connectée et des dispositifs implantés. Le but : faire gagner de l’autonomie au patient tout en facilitant son suivi par les équipes médicales.
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