Alors que le marché des compléments alimentaires connaît une croissance de 4 % sur l’ensemble de l'année 2022, son avenir reste suspendu au pouvoir d’achat des consommateurs. Et à la capacité des laboratoires à renouveler leur offre, selon une étude du cabinet Xerfi.
En France, la moitié des compléments alimentaires sont vendus en officine. Tout au long de la crise Covid, ces produits ont bénéficié du flux de patients venus se faire vacciner ou tester en pharmacie. Ce marché global d’un poids de 2,4 milliards d’euros devrait croître de 4 % et à nouveau de 3 % par an jusqu’en 2025, selon les projections d’une étude Xerfi.
Cependant, plusieurs phénomènes pourraient tempérer cet optimisme. Première inconnue, si le contexte inflationniste perdure, les Français pourraient être sensibles à la perte de leur pouvoir d’achat et revoir à la baisse la consommation de ces produits. Deuxième facteur identifié par l’étude Xerfi, le financement de l’innovation par les laboratoires. Nombre d’entre eux, délaissant des programmes de recherche thérapeutique coûteux et un marché de l’automédication peu prometteur, se tournent vers ce secteur. « De quoi relancer le mouvement de consolidation et la multiplication des rapprochements », prédisent les analystes de Xerfi. « Déjà des acteurs du capital investissement ont pris le contrôle de plusieurs opérateurs », poursuivent-ils, citant l’exemple de Nutravalia et d’Havea. Tandis que certains laboratoires reprennent les activités grand public de groupes pharmaceutiques, à l’image de Mayoly Spindler auprès d’Ipsen. Autre exemple de concentration, les fusions acquisitions. Mayoly Spindler s’est ainsi porté acquéreur fin septembre du Laboratoire Pharm Nature (Morbihan). Ces mouvements n’en seraient qu’à leur début si l’on en croit Xerfi : « Nombre de fabricants de compléments alimentaires, à capitaux familiaux, pourraient être cédés. En clair, le potentiel de consolidation d’un marché atomisé, avec près de 300 acteurs qui exploitent plus de 400 marques, est encore élevé. »
Si elles conservent pour le moment leur suprématie dans la distribution des compléments alimentaires, les officines vont devoir à l'avenir défendre leur positionnement face à des grandes et moyennes surfaces (GMS) de plus en plus gourmandes. « À moyen terme, les GMS, qui représentent aujourd’hui 9 % du marché, entendent bien leur ravir des parts de marché », estime l’étude Xerfi. Et le circuit de la GMS est bien armé pour séduire des consommateurs soucieux de maîtriser leur budget, les prix des compléments alimentaires y étant en général 30 % à 40 % moins élevés qu’en pharmacie.
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