Installé à Ludwigshafen, sur les bords du Rhin, BASF produit la plus grande partie de son Ibuprofène dans son usine de Bishop, au Texas, usine dorénavant fermée pour trois mois suite à des problèmes techniques apparus au cours de travaux de modernisation. Seulement cinq autres usines appartenant à des concurrents du groupe, deux en Chine, deux en Inde et une autre aux États-Unis, produisent elles aussi cette molécule.
Particulièrement demandée en Allemagne, où elle a largement détrôné l’aspirine et le paracétamol, elle est utilisée soit seule, soit sous forme de combinaison avec d’autres principes actifs. Les pharmaciens allemands se plaignent déjà depuis plusieurs mois de ruptures de stock d’Ibuprofène, en particulier pour certains dosages, notamment à 600 mg, au point qu’ils sont obligés de délivrer plusieurs boîtes de dosages inférieurs pour compenser les dosages manquants ou, au contraire, de diviser le nombre de boîtes à fort dosage pour retrouver le dosage prescrit ou demandé.
BASF a annoncé qu’il donnerait dans quelques jours des informations plus précises sur les causes et la durée de la fermeture de l’usine de Bishop. En outre, le groupe souhaite créer une nouvelle unité de production sur son site de Ludwigshafen pour répondre à l’augmentation de la demande mondiale, projet qui ne pourra néanmoins pas se concrétiser avant 2021.
Ces dernières semaines, la crise a pris une telle ampleur que même les médias grand public se sont emparés du sujet, la télévision interviewant des pharmaciens excédés qui soulignent qu’actuellement, « trouver de l’Ibuprofène représente une véritable performance professionnelle ». Et sur ce point au moins, officinaux et pharmacies virtuelles sont embarqués sur la même galère : impossible également de trouver en ligne certaines présentations et certains dosages de la précieuse substance, constatent aussi bien les pharmaciens que les patients. Si l’Allemagne est la plus touchée, en raison de sa consommation et de ses canaux d’approvisionnement, la situation pourrait bientôt concerner toute la planète, au vu de la restriction générale de l’offre. Cette situation devrait aussi contribuer à la poursuite de la hausse des prix du médicament enregistrée ces derniers mois.
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