L’Institut hospitalier universitaire (IHU) de Marseille s’est vu débouté, hier, par l’ANSM, de sa demande de recommandation temporaire d’utilisation (RTU) visant à permettre une large utilisation de l’hydroxychloroquine (HCQ) dans le Covid-19.
Dans un point d’information sur son site Internet, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) explique avoir évalué la demande du Pr Didier Raoult, en date du 3 août dernier, sur la base des « nombreuses études récentes publiées sur l’efficacité et la sécurité de l’hydroxychloroquine, ainsi que sur les dernières recommandations du Haut Conseil de santé publique (HCSP) du 23 juillet 2020 ». Et sa décision est sans appel : « Nous ne pouvons pas répondre favorablement à la demande de RTU de l'hydroxychloroquine dans la prise en charge de la maladie Covid-19. » L’agence explique d’une part que les données disponibles, « très hétérogènes et inégales », ne permettent pas de « présager d’un bénéfice » de cette molécule, qu’elle soit utilisée seule ou en association, en prévention ou en traitement. D’autre part, les données de sécurité à disposition font apparaître « des risques majorés, notamment cardiovasculaires ».
L’ANSM publie, en lien de ce point d’information, le courrier de huit pages envoyé à l’IHU de Marseille, dans lequel elle rappelle dans quelles indications et à quel dosage l’HCQ est aujourd’hui autorisée en France, les règles de prescription hors AMM, les aspects réglementaires d’une RTU et l’état des connaissances scientifiques quant à l’utilisation de l’HCQ dans le Covid-19. Le courrier se termine sur une fin de non-recevoir de l’ANSM, qui précise néanmoins que « cette position pourra être révisée à tout moment » si des études cliniques venaient à modifier le constat fait à ce jour et que « cette décision peut faire l’objet d’un recours en annulation devant le Conseil d’État dans un délai de deux mois à compter de sa réception ».
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