« LE PHÉNOMÈNE de contrefaçon s’aggrave en Afrique : le continent connaît une réelle invasion de faux médicaments », alerte Bernard Leroy, président de l’IRACM*. Malheureusement, la situation ne risque pas de s’améliorer. D’abord, parce que le marché de la contrefaçon de médicaments est dix à vingt fois plus lucratif que le marché de la drogue : pour 1 000 dollars investis, il peut rapporter de 200 000 à 450 000 dollars, alors que le trafic de drogue n’en rapporte que 20 000. De plus, les risques encourus sont bien moindres : les sanctions pénales sont minimes, voire nulles. « Il semblerait même que face aux atouts du marché de la contrefaçon de médicaments ; certains cartels mexicains commenceraient à y regarder de plus près… », redoute le président de l’IRACM. Enfin, outre les quelques actions coup-de-poing menées par l’Organisation mondiale des douanes (OMD) et l’IRACM, la voie est quasiment libre. En effet, l’ensemble des autorités nationales et internationales ne semblent pas réellement prendre conscience de l’ampleur de ce fléau. « Aujourd’hui les gouvernements ne réagissent pas. Il faut qu’ils soient proactifs et qu’ils aient des stratégies de lutte contre la contrefaçon, que les contrefacteurs soient sévèrement punis par la loi », avance Kunio Mikuriya, secrétaire général de l’OMD. Ainsi, l’IRACM et l’OMD tirent le signal d’alarme et cherchent à mettre en échec la stratégie des fabricants de faux médicaments à tous les niveaux.
Les actions douanières que mènent de front l’IRACM et l’OMD sont primordiales, même si elles ne font voir que la face émergée de l’iceberg. Les trois grandes opérations d’interception ont permis de saisir 756 millions de médicaments contrefaits dans divers ports africains. La dernière en date, Biyela 2, effectuée du 26 mai au 4 juin 2014 a permis de saisir 113 millions de produits pharmaceutiques illicites.
Au top 5 des médicaments interceptés au cours de ces opérations, on retrouve des analgésiques (32 %), des anti-inflammatoires (17 %), des anti tuberculeux (17 %) des antibiotiques (4,1 %) et les traitements des troubles de l’érection (4,6 %). Ces faux médicaments peuvent mettre en danger la vie de milliers de personnes. Les produits interceptés provenaient essentiellement d’Inde (90 %) et de Chine (5 %).
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