Le 13 mai, l'agence américaine du médicament, la Food and Drug Administration (FDA), a approuvé Mounjaro (tirzépatide) du Laboratoire Eli Lilly, pour traiter le diabète de type 2 en complément du régime alimentaire et de l’exercice. Mounjaro est le premier agoniste des récepteurs du GIP (polypeptide insulinotrope dépendant du glucose) et du GLP-1 (peptide de type glucagon-1).
Mounjaro s’administre en injection sous-cutanée hebdomadaire et s’est révélé plus efficace que les autres traitements du diabète avec lesquels il a été comparé dans les études cliniques.
Pour Patrick Archdeacon, du centre d’évaluation et de recherche sur les médicaments de la FDA, « l’autorisation de Mounjaro est une avancée importante dans le traitement du diabète de type 2 compte tenu des difficultés rencontrées par de nombreux patients pour atteindre leurs objectifs de glycémie ».
Un double agoniste
Le tirzépatide inaugure donc une nouvelle classe de médicaments contre le diabète. Il est un agoniste des récepteurs de deux incrétines - le GLP1 (glucagon-like peptide-1) et le GIP (peptide insulinotrope dépendant du glucose) - qui sont deux hormones gastro-intestinales stimulant la sécrétion d’insuline après les repas.
En France, un tel médicament agoniste de deux récepteurs aux incrétines n’existe pas. Parmi les incrétinomimétiques, seuls des analogues du GLP-1 sont commercialisés dans l'Hexagone : dulaglutide, exénatide, liraglutide, sémaglutide. Ils ont un effet important sur l'HbA1c et une perte de poids est généralement observée. Mais ils sont associés à un risque de pancréatite. Ils sont à utiliser uniquement en 2e ligne ou 3e ligne (particulièrement si l'écart à l'objectif est > 1 % d'HbA1c et si l'IMC ≥ 30 kg/m2 ou si la prise de poids sous insuline ou la survenue d'hypoglycémies sont préoccupantes) et uniquement en association (on peut les utiliser lors d’un passage à une bi ou à une trithérapie).
Quant au tirzépatide, il sera disponible aux États-Unis en six doses (2,5 mg, 5 mg, 7,5 mg, 10 mg, 12,5 mg, 15 mg) et se présentera sous la forme d'un stylo auto-injecteur. L'approbation de la FDA a été basée sur les résultats des essais cliniques phase 3 Surpass, qui ont comparé le tirzépatide au sémaglutide 1 mg injectable, à l'insuline glargine et à l'insuline dégludec. L'efficacité a été évaluée pour Mounjaro 5 mg, 10 mg et 15 mg utilisé seul ou en association avec des médicaments contre le diabète couramment prescrits, notamment la metformine, les inhibiteurs de SGLT2, les sulfonylurées et l'insuline glargine. Les participants au programme Surpass ont obtenu des réductions moyennes d'HbA1C comprises entre 1,8 % et 2,1 % pour Mounjaro 5 mg et entre 1,7 % et 2,4 % pour Mounjaro 10 mg et Mounjaro 15 mg.
Dans le détail pour la dose Mounjaro 15 mg, les patients ont présenté une baisse du taux d'HbA1c aussi bien en monothérapie (de 1,6 % de plus que le placebo) qu’en association à une insuline à action prolongée (baisse de 1,5 % de plus que le placebo). Comparé aux autres médicaments, il a permis d'obtenir une baisse de 0,5 % de plus que le sémaglutide, de 0,9 % de plus que l'insuline dégludec et de 1 % de plus que l'insuline glargine.
Perte de poids
Bien que Mounjaro ne soit pas indiqué pour la perte de poids, le changement moyen du poids corporel était un critère secondaire clé dans toutes les études Surpass. Et le médicament a permis une réduction de poids conséquent, sachant que la majorité des participants à l'étude étaient obèses au moment de l'inclusion avec un IMC moyen de 32 à 34. À la dose de 15 mg, Mounjaro a permis de perdre 6,8 kg de plus que le placebo en monothérapie et 10,4 kg de plus que le placebo en bithérapie avec de l'insuline. La perte de poids moyenne était de 5,4 kg de plus que le sémaglutide, 13,1 kg de plus que l'insuline dégludec et 12,2 kg de plus que l'insuline glargine. En revanche, les patients recevant de l'insuline sans Mounjaro avaient tendance à prendre du poids au cours de l'étude.
En ce qui concerne les effets secondaires, Mounjaro peut provoquer – comme les autres incrétinomimétiques - des nausées, des vomissements, des diarrhées, une diminution de l'appétit, une constipation, une gêne abdominale haute et des douleurs abdominales.
Par ailleurs, dans les essais menés chez le rat, Mounjaro a provoqué des tumeurs de la thyroïde, sans qu’un tel effet n’ait été observé chez l’homme. Néanmoins, Mounjaro ne doit pas être utilisé chez les patients ayant des antécédents personnels ou familiaux de cancer médullaire de la thyroïde. Mounjaro n'a pas été étudié chez les patients ayant des antécédents d'inflammation du pancréas (pancréatite), et il n'est pas indiqué chez les patients atteints de diabète de type 1.
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