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Risque de méningiome : trois nouveaux progestatifs concernés, mais pas les stérilets au lévonorgestrel

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Publié le 27/06/2023
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Après Androcur, Lutényl, Lutéran, c’est avec Colprone, Depo Provera et Surgestone qu’un sur-risque de méningiome a été identifié. En revanche, ce risque n’a pas été mis en évidence avec les stérilets au lévonorgestrel, ni avec Utrogestan, Duphaston et Climaston.

Dans le cadre de la surveillance renforcée sur l’ensemble des progestatifs, une nouvelle étude a été menée par le groupe Epi-phare (ANSM/assurance-maladie), chez plus de 18 000 femmes opérées d’un méningiome et plus de 90 000 femmes témoins entre 2009 et 2018, afin d’évaluer le risque de méningiome associé à l’utilisation de cette classe de médicaments. Elle montre que l’utilisation prolongée de promégestone (Surgestone 0,5 mg, qui n’est plus commercialisé en France depuis octobre 2021), de médrogestone (Colprone 5 mg) ou d’acétate de médroxyprogestérone (Depo Provera 150 mg/3 ml, contraceptif injectable par voie intramusculaire profonde à longue durée d’action - 3 mois - qui est indiqué lorsqu'il n'est pas possible d'utiliser d'autres méthodes contraceptives) est associée à un sur-risque de méningiome. Le risque est multiplié par 2,7 avec Surgestone, par 4,1 avec Colprone et par 5,6 avec Depo Provera. Il est augmenté lorsque la durée d’utilisation de ces médicaments à la posologie autorisée par l’autorisation de mise sur le marché dépasse 1 an.

Rappelons que ce sur-risque de méningiome a déjà été identifié lors de la prise longue durée des acétates de chlormadinone (Lutéran et génériques), de nomégestrol (Lutényl et génériques) et de cyprotérone (Androcur et génériques).

En revanche, les résultats avec les stérilets au lévonorgestrel 13,5 mg (Jaydess) et 52 mg (Mirena, Donasert), des contraceptifs largement utilisés, ne montrent pas de sur-risque de méningiome. De même, l’exposition à la progestérone, par voie orale, intravaginale et cutanée (Utrogestan et génériques) et à la dydrogestérone (Duphaston, Climaston) n’a pas été associée significativement à un sur-risque de chirurgie de méningiome intracrânien (alors qu'en mars 2023, ce risque avait été fortement suspecté avec ces molécules). Des études complémentaires sur le diénogest (Visanne et génériques), remboursé depuis 2020, sont à envisager.

Le Comité scientifique temporaire (CST) de l'ANSM portant sur les progestatifs se réunira le 28 juin afin de déterminer quelles mesures de protection des femmes doivent être prises concernant ces 3 progestatifs (promégestone, médrogestone, médroxyprogestérone) afin de réduire le risque de méningiome associé.


Source : lequotidiendupharmacien.fr