Paracétamol, ibuprofène, aspirine… toutes les spécialités renfermant ces molécules, seules ou associées, devraient quitter le rayon du libre accès à compter de janvier 2020, selon une demande de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) formulée en octobre. Au total ce seraient ainsi 82 spécialités à base de paracétamol ou d'AINS qui repasseraient derrière le comptoir.
Puis, en décembre l'agence a demandé qu'il en soit de même pour les médicaments renfermant de l'alpha-amylase, indiqués dans les maux de gorge (Maxilase et Alpha-amylase Biogaran Conseil).
« Ces mesures visent à sécuriser l’utilisation de ces médicaments », justifie l’ANSM. Elle renforce également le rôle de conseil du pharmacien auprès des patients qui souhaitent en disposer, en particulier sans ordonnance. Car le paracétamol et les AINS, en cas de surconsommation ou de mésusage, peuvent provoquer des effets indésirables graves.
Le paracétamol peut entraîner des lésions du foie pouvant conduire à des greffes : il est d’ailleurs à la 1re cause de greffe hépatique d’origine médicamenteuse en France.
Quant aux AINS, ils exposent à des effets indésirables rénaux, gastro-intestinaux, cardio-vasculaires. Ils peuvent également entraîner des complications infectieuses et sont toxiques pour le fœtus en cas d’exposition à partir du début du 6e mois de grossesse.
Les médicaments à base d'alpha-amylase, eux, peuvent provoquer des réactions allergiques cutanées (urticaire, démangeaisons…) mais aussi, très rarement, des allergies graves pouvant se manifester par une chute de tension, des difficultés respiratoires seules ou associées à un gonflement de la face (choc anaphylactique).
Une mesure effective le 16 janvier
D'où la volonté de l'ANSM de faire quitter ces médicaments du libre accès. Les laboratoires concernés n’ont pas été pris au dépourvu. L’ANSM a initié une phase contradictoire avec la trentaine de laboratoires concernés, avec l’envoi d’un courrier expliquant le projet, un courrier auxquels ils ont pu répondre avant que l’ANSM ne prenne sa décision finale, rendue publique le 17 décembre 2019. La mesure devrait être effective le 16 janvier prochain.
Autre mesure mise en place pour les spécialités renfermant du paracétamol : elles devront afficher sur leur boîte, d'ici le mois d'avril 2020, le message « surdosage = danger » entouré d'un cadre rouge.
Côté pharmacien, en ce qui concerne le retour des AINS et de l’aspirine derrière le comptoir, la mesure est très bien accueillie. 84 % des officinaux qui ont répondu à une enquête sur le site du « Quotidien du pharmacien » se sont prononcés en faveur du retrait de ces molécules du libre accès. D’ailleurs, pour la grande majorité d’entre eux, ces médicaments n’auraient jamais dû passer devant le comptoir.
Industrie pharmaceutique
Gilead autorise des génériqueurs à fabriquer du lénacapavir
Dans le Rhône
Des pharmacies collectent pour les Restos du cœur
Substitution par le pharmacien
Biosimilaires : les patients sont prêts, mais…
D’après une enquête d’UFC-Que choisir
Huit médicaments périmés sur dix restent efficaces à 90 %