Une étude a montré que la méthénamine, un antiseptique, s’est révélée non inférieure aux antibiotiques en prévention des infections urinaires récidivantes.
Chez les femmes souffrant d’infections urinaires récidivantes (définies par au moins trois infections par an ou deux infections au cours des six mois précédents), ce sont les antibiotiques à faible dose qui sont aujourd’hui recommandés en traitement préventif. Mais cette utilisation à long terme expose à l’apparition d’antibiorésistances. C’est pourquoi la recherche s’oriente vers des alternatives non antibiotiques.
Dans cet objectif, une équipe de chercheurs britanniques a entrepris de tester la méthénamine, un antiseptique qui, dans des études antérieures, s’est révélé efficace pour prévenir les infections urinaires (IU), mais de façon non significative : d’autres essais randomisés étaient donc nécessaires. Par ailleurs, rappelons qu’un médicament à base de méthénamine a été commercialisé en France (sous le nom d’Urotropine Lafran 500 mg, comprimé) en traitement d’appoint des troubles fonctionnels du bas appareil urinaire. Mais sa commercialisation a été arrêtée fin 1999.
Dans l’étude menée par les chercheurs britanniques et publiée dans le « BMJ », 240 femmes, souffrant en moyenne de plus de six épisodes d’infection urinaire par an avant l’entrée dans l’essai, ont été incluses. Elles ont reçu quotidiennement pendant 1 an, soit des antibiotiques (102 femmes), soit de la méthénamine (103 femmes). Les chercheurs ont étudié la non-infériorité de la méthénamine par rapport aux antibiotiques, définie comme une différence de moins d'1 épisode d'IU par an.
Au cours de la période de traitement de 12 mois, le taux d'IU était de 0,89 épisode par personne-année dans le groupe antibiotique et de 1,38 dans le groupe méthénamine. Soit une différence absolue de 0,49 épisode par personne-année. « Cette petite différence entre les deux groupes est inférieure au seuil prédéfini d'un épisode d'infection urinaire par an, ce qui suggère que la méthénamine était non inférieure aux antibiotiques pour prévenir les infections urinaires », concluent les chercheurs. De plus, le niveau d’effets indésirables et les taux de satisfaction ont été similaires dans les deux groupes.
Selon les auteurs, « ces résultats pourraient soutenir un changement de pratique en termes de traitement préventif des infections urinaires récurrentes et fournir une alternative aux antibiotiques quotidiens ». Toutefois, ils admettent que d’autres études doivent être menées, notamment pour mieux cerner l’innocuité à long terme de la methénamine.
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