En modifiant ses méthodologies de calcul, la DREES a corrigé une erreur de 1,2 milliard d’euros pour la consommation 2016 de médicaments non remboursables en la réduisant de 4 à 2,8 milliards d’euros.
Au delà du fait qu’un simple changement de méthode statistique aboutit à une correction d’une ampleur telle qu’elle fait baisser la consommation globale de soins et bien médicaux de 0,60%, il faut constater que la révision des comptes annuels de la santé sur 10 ans conduit à une rectification montrant que, malgré le libre accès mis en place en 2009, la consommation de médicaments non remboursable a diminué de 12% avec un doublement de la TVA, une augmentation tarifaire de 25% depuis 2008, mais aussi une baisse des volumes de 15%.
Malgré un modèle économique favorisant son développement, et contrairement à ce que tous les intervenants économiques nous font croire depuis des années, la consommation des médicaments non remboursables est en régression et n’est donc pas l’élément moteur de l’économie officinale décrit par les cabinets comptables dans leurs moyennes professionnelles puisque sa part dans le C.A du réseau est officiellement en diminution régulière depuis 10 ans dans les comptes de la santé 2017.
Les augmentations faibles mais régulière de la valeur et du taux de la marge des bilans ont toujours été interprétées d’une façon subjective comme étant le résultat des stratégies commerciales sans vérification de l’évolution de la typologie des dispensations et des ventes. Les analyses se faisant par l’évolution des taux de TVA, elles n’ont jamais montré que l’OTC régressait depuis 10 ans.
En convertissant en taux de marge linéaire la valeur de la marge du réseau pour les médicaments remboursables (chiffres CNAM et ANSM) par rapport au C.A en PFHT fourni par le LEEM on constate, en parallèle à une augmentation en valeur, une progression de ce taux d’environ 3 points depuis 2012 dont plus des 2/3 correspondent à la mise en place du tiers payant contre génériques en 2012 et le 1/3 restant correspondant à l’honoraire à 1 euro.
Cette linéarisation théorique de la marge explique l’augmentation des marges en valeur et en taux constatée ces dernières années sur les bilans par une progression des traitements chroniques et de la substitution, ce qui n’apparaît dans les analyses bilans.
Les chiffres des 7 premiers mois 2018 confirment cette tendance avec une augmentation constatée du PFHT moyen de + 3,20%.
Une méthodologie inadaptée
L’utilisation d’une méthodologie inadaptée pour les extrapolations Pharmastat, et qui, à l’instar de la DREES, devrait être révisée, ne fait pas apparaître l’augmentation logique de la marge sur la période ni que son réaménagement pour 2018 est une manipulation limitant sa progression et seulement destinée à réduire le coût du remboursement des traitements chroniques à 100% comme c’est le but de toutes les modifications de notre mode de rémunération que nous avons subit.
La révision de la consommation des médicaments non remboursable est une confirmation de l’obsolescence de notre modèle économique qui n’est plus adapté à l’évolution de la typologie du chiffre d’affaires et à notre mode de rémunération depuis l’abandon de la rémunération linéaire il y a 30 ans.
Face à une évolution démographique qui fera progresser le nombre des traitements chroniques de 40% d’ici à 2035, il devient urgent de transformer notre modèle économique pour préserver notre réseau et de créer une rémunération indépendante des PFHT, mais surtout des politiques de remboursement.
Rien ne pourra se faire sans une profonde remise en cause de notre façon d’exercer, sans une remise à plat objective de notre fonctionnement économique, mais surtout rien ne se fera tant que nos syndicats continueront leur guerre à coups d’arguments dont la pertinence n’existe plus depuis 30 ans.
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