LE MINISTÈRE de l’Économie a annoncé, samedi dernier, « la plus importante saisie de contrefaçon de médicaments jamais réalisée par les services douaniers en France et dans l’Union européenne ». En effet, 1,2 million de comprimés d’aspirine contrefaits, en provenance de Chine, ont été découverts au Havre (Seine-Maritime) dans un chargement de thé destiné à une société espagnole située aux Baléares. Selon le ministère, il s’agirait d’une société écran et l’aspirine contrefaite devait être vendue « dans la péninsule ibérique, le sud de la France et l’Afrique francophone ». Les analyses ont démontré que les faux médicaments ne contenaient pas d’aspirine mais essentiellement du glucose. Les douanes françaises ont saisi 100 000 contrefaçons de médicaments en 2012 et sa précédente saisie record date d’octobre 2011 : 10 tonnes de faux médicaments en provenance d’Asie, également découverts sur le port du Havre. La saisie la plus importante a été réalisée en Afrique en juillet dernier, lors d’une opération douanière internationale qui a permis de mettre la main sur 82 millions de doses de médicaments falsifiés dans seize grands ports africains. Au menu : antipaludéens, antiparasitaires, antibiotiques, contraceptifs, etc.
200 000 morts par an.
Au moment même où le ministère de l’Économie annonçait cette saisie record, se tenait la journée de l’Ordre des pharmaciens du Togo, sur le thème de « l’accès aux médicaments sûrs et de qualité ». Isabelle Adenot, présidente du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (CNOP) français et de la Conférence internationale des Ordres de pharmaciens francophones (CIOPF), est intervenue pour rappeler que « ce trafic de drogue est le pire de tous (…). Les faussaires qui se livrent, sans foi ni loi, à ce commerce cynique, sur Internet ou dans la rue, sont des criminels. Selon l’OMS, plus de 200 000 décès annuels sont à déplorer ». Investi d’une mission de promotion de la santé publique, l’Ordre des pharmaciens français contribue aux travaux du Groupement pharmaceutique de l’Union européenne (GPUE) dans le cadre de la mise en œuvre de la traçabilité à la boîte, prévue par la directive sur les médicaments falsifiés, adoptée en 2011 et transposée en France en 2012.
De son côté, le syndicat français des industriels du médicament (LEEM) salue l’action de la douane française, avec qui il a conclu une déclaration de principe en 2010 afin de fluidifier l’échange de renseignements sur les flux de contrefaçon de médicaments. Le LEEM en profite pour souligner les dangers de l’achat de médicaments sur Internet, autorisé sous conditions depuis décembre dernier en France, et réclame des mesures de sécurisation.
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