Officiellement autorisées depuis 2004, les ventes de médicaments par correspondance, prescrits ou non, représentent actuellement près de 5 % du total des médicaments vendus en Allemagne. Au début des années 2000, la pharmacie virtuelle Doc Morris, alors installée aux Pays-Bas où ces pratiques étaient déjà permises, s’attaquait pour la première fois au marché allemand, déclenchant une énorme polémique et de nombreux procès dans tout le pays. Rejointe un peu plus tard par plusieurs autres pharmacies virtuelles, elles aussi installés en Hollande, Doc Morris a finalement obtenu gain de cause en 2004, mais au prix d’une concurrence croissante avec les officines traditionnelles. Celles-ci, en effet, ont obtenu le droit de vendre des médicaments par correspondance, via leur site Internet. Sur les 21 500 officines allemandes, environ 10 % offrent cette possibilité à leurs clients, mais seulement une quarantaine d’entre elles génère une activité d’au moins 1 000 commandes par jour. En outre, de nouvelles pharmacies purement virtuelles se sont créées après 2004.
La plupart des pharmacies virtuelles proposent des rabais sur les prescriptions à leurs clients, qu’elles financent notamment en achetant leurs médicaments à l’étranger, et en jouant sur les différences de prix et de taxes. Il en est de même pour les OTC, vendus le plus souvent 10 % moins chers qu’en officine, et faisant l’objet de nombreuses offres commerciales. De plus, un certain nombre de caisses de maladies incitent leurs assurés à commander leurs médicaments par correspondance, en leur proposant des réductions de cotisation. Le système fonctionne principalement pour les renouvellements d’ordonnances, le délai d’envoi, en moyenne deux jours, étant bien sûr dissuasif lorsqu’un patient a besoin d’un médicament tout de suite.
Les ventes par correspondance ne suscitent plus les mêmes passions qu’il y a quelques années mais restent discutées au niveau politique, en raison des risques de surconsommation, malgré les ordonnances, mais aussi d’information insuffisante et, surtout, les risques de contrefaçons. Les pharmacies virtuelles sont soumises à un code de conduite et à des procédures de vérification très strictes.
DENIS DURAND DE BOUSINGEN
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