Substitution générique en 2012

Objectifs atteints

Publié le 17/01/2013

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Les pharmaciens ont globalement joué le jeu de l’accord « tiers payant contre génériques » conclu avec l’assurance-maladie, ce qui leur a permis d’atteindre l’objectif national de substitution fixé pour 2012. Ces efforts devraient permettre à la majorité d’entre eux d’empocher la prime promise, calculée en fonction de l’atteinte de leurs objectifs individuels.

Grâce à la mobilisation des pharmaciens, l’assurance-maladie pourra réaliser une économie...
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MISSION accomplie pour les pharmaciens ! Au 26 décembre 2012, le taux de substitution national moyen avait atteint 83,9 % sur l’ensemble du répertoire, d’après les derniers chiffres de l’assurance-maladie. Un chiffre très proche de l’objectif de 85 % prévu dans la convention. Pour Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), « on peut dire que l’objectif est respecté ». En effet, ce pourcentage est calculé sans avoir exclu les médicaments difficiles à substituer comme le Subutex, le Lévothyrox, les antiépileptiques et le Cellcept. « En les mettant à part, on gagne 2 ou 3 points, souligne le président de l’USPO. On a fait notre boulot, malgré les polémiques. » Philippe Besset, président de la commission économie de l’officine à la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), note, quant à lui, que les officinaux atteignent « plus de 86 % sur les trente molécules concernées par un suivi spécifique. C’est une belle réussite ».

L’accord tiers payant contre génériques, signé entre les syndicats de pharmaciens et l’assurance-maladie, a donc porté ses fruits. Le taux de substitution n’était, en effet, que de 71 % en mai 2012, avant l’entrée en vigueur de la mesure. Pour certains départements, le défi n’a pas été très difficile à relever. La Loire-Atlantique par exemple, qui figure en tête de classement, avec 90,3 % de substitution, a atteint ce bon résultat grâce à une hausse de seulement 3,51 points de son taux de substitution après la mise en place du dispositif. En revanche, d’autres ont dû faire des efforts plus conséquents. Les Alpes-de-Haute-Provence, qui réalisent le second meilleur taux (89,1 %), ont dû gagner 17,27 points, tandis que les Alpes-Maritimes ont réalisé la plus forte progression (20,28 points) pour afficher un taux final de 87,8 %. Autres exemples, Paris, les Hauts-de-Seine et les Bouches-du-Rhône ont progressé d’une vingtaine de points sur le second semestre 2012. Seule la Sarthe a connu un recul de 0,46 point. Elle réalise cependant un très bon score : 88,1 % de substitution. En bas du classement figurent la Corse-du-Sud, avec 75,6 % seulement (+14,2 points), la Martinique (75,9 %, en hausse de 7,82 points), la Guadeloupe (77,1 %, en hausse de 15,1 points) et la Haute-Corse (77,1 %, en hausse de 15,81 points). Dans le top 10 des molécules ayant connu les plus fortes progressions de leur taux de substitution depuis la mise en place de la convention, on trouve l’atorvastatine à 89,4 % (+86,3 points), le répaglinide à 84,2 % (+34,7 points), le valsartan à 83,2 % (+41,6 points) ou encore le losartan à 83,1 % (+25,2 points).

Versement au premier trimestre.

Grâce à la mobilisation des pharmaciens, l’assurance-maladie pourra réaliser une économie supplémentaire de 200 millions d’euros en année pleine. Selon Gilles Bonnefond, la majorité des officinaux devrait donc pouvoir prétendre à la prime prévue par la convention en cas de réalisation des objectifs individuels. « Tout le monde a fait un effort, sinon nous n’aurions pas atteint l’objectif fixé », note-t-il. Le président de l’USPO s’inquiète cependant de l’influence des ruptures d’approvisionnement sur le calcul de la prime de 2012, conditionnée à la stabilité de délivrance d’une même marque pour les patients âgés. « Il est difficile d’appliquer la mesure sans qu’il y ait une discussion préalable avec l’assurance-maladie, estime-t-il. C’est important, car il peut y avoir un abattement de 25 % de la prime pour certains pharmaciens, alors qu’ils n’y sont pour rien. » Philippe Besset juge de son côté qu’« il serait surprenant qu’un pharmacien n’ait pas atteint au moins un objectif sur au moins une molécule. Certains auront peut-être seulement une petite prime, mais de mon point de vue, la très grande majorité des officinaux va toucher quelque chose ». Le versement de la rémunération est prévu au cours du premier trimestre. La prochaine étape pour les syndicats sera de négocier un nouvel avenant « génériques » pour l’année qui débute. Dans ce contexte, les futurs objectifs de substitution ne devraient pas être connus avant plusieurs semaines. En attendant, il s’agit de ne pas relâcher l’effort, car le compteur pour 2013 a déjà commencé à tourner…

ANNE-GAËLLE MOULUN