Le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) a présenté ses recommandations pour une meilleure prise en charge des formes les plus sévères de nausées et de vomissements durant la grossesse.
Si les nausées et les vomissements liés à la grossesse sont le plus souvent peu intenses, ils sont plus sévères (hyperémèse gravidique) chez environ un tiers des femmes, et imposent une hospitalisation au premier trimestre chez 0,3 % à 3,6 % d’entre elles en France. « Cette forme sévère de nausées et vomissements, appelée hyperémèse gravidique, est bien identifiée mais reste assez mal connue et la prise en charge n'est toujours pas codifiée », a souligné Cyril Huissoud, secrétaire général du Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) lors d'une conférence le 13 janvier. C’est pourquoi le CNGOF a présenté ses recommandations pour améliorer leur prise en charge.
Tout d’abord, le collège propose que les femmes présentant des nausées et vomissements gravidiques arrêtent les vitamines prénatales et la supplémentation en fer au premier trimestre, cette dernière semblant aggraver les symptômes, et de conserver uniquement la supplémentation en acide folique. « Les femmes peuvent adapter librement leur régime alimentaire et leur mode de vie en fonction de leurs symptômes, puisqu’aucune modification de ces pratiques n’a été décrite comme pouvant améliorer ces symptômes », ajoute le collège de médecins.
Parfois, on utilise du gingembre ou de la vitamine B6 pour soulager les symptômes. Mais « en l'absence de bénéfice démontré, si ces suppléments devaient être utilisés, ils doivent être réservés aux femmes ayant une forme non compliquée (score PUQE≤6) », insiste le CNGOF. Il en est de même pour l’acupression, l’acupuncture et l’électrostimulation. En revanche, l’aromathérapie doit être bannie « en raison des risques potentiels associés aux huiles essentielles et en l’absence d’efficacité démontrée », justifie le Collège.
Quant aux médicaments symptomatiques, on privilégiera les molécules ou associations « ayant les effets secondaires les moins sévères et les moins fréquents, en l’absence de supériorité d’une classe médicamenteuse par rapport à une autre ». En ambulatoire, cela pourra être en première intention la doxylamine, l’association doxylamine-pyridoxine ou diménhydrinate, puis en 2e intention le métoclopramide et 3e intention la chlorpromazine, la prométhazine, la métopimazine. Chez la femme hospitalisée, on aura recours au métoclopramide IV, puis en 2e intention à la chlorpromazine IV ou métopimazine IV avant 12 SA et ondansétron IV après 12 SA, et enfin, en 3e intention, les corticoïdes IV.
Le CNGOF a publié un algorithme de prise en charge des patientes concernées
Par ailleurs, en cas d’hyperémèse gravidique justifiant une réhydratation parentérale, une supplémentation systématique en vitamine B1 est recommandée pour prévenir la survenue d’une encéphalopathie de Gayet Wernicke. Enfin, un soutien psychologique devrait être proposé à toutes les patientes atteintes, en raison de l’impact négatif de cette pathologie sur le bien-être psychique. Elles doivent être informées de l’existence d’associations de patientes investies dans l’accompagnement de ces femmes et de leur entourage.
Industrie pharmaceutique
Gilead autorise des génériqueurs à fabriquer du lénacapavir
Dans le Rhône
Des pharmacies collectent pour les Restos du cœur
Substitution par le pharmacien
Biosimilaires : les patients sont prêts, mais…
D’après une enquête d’UFC-Que choisir
Huit médicaments périmés sur dix restent efficaces à 90 %