Devenu désormais le rendez-vous annuel de l’association Familles rurales avec les pharmaciens, l’Observatoire des prix des médicaments sans ordonnance, épingle une nouvelle fois la profession. Cette fois pour un manquement dans l'affichage des prix.
L’enquête réalisée cette année établit que le prix du panier moyen, constitué de 12 médicaments vendus sans ordonnance, a progressé de 4,3 % en un an. À noter que deux produits, seulement, connaissent une baisse de prix entre 2016 et 2017, Imodiumcaps et Strepsils.
Comme les années précédentes, les enquêteurs de l’association ont relevé des écarts importants au sein des 40 pharmacies physiques visitées dans 23 départements. Le prix du Dacryum qui, en moyenne, a grimpé de 9 %, peut ainsi passer, selon l’officine, de 1,95 à 8,50 euros, soit un facteur de 4,36. Mêmes variations importantes pour le Maalox dont le prix oscille entre 2,75 et 9,10 euros. Depuis l’année dernière, le fossé s’est également creusé entre les prix affichés pour le Nicopass, allant de 13,90 à 34,10 euros (de 14,99 à 31,30 euros l’année dernière).
Toutefois, l’association incite ses adhérents à comparer les prix, y compris entre la GMS et les officines pour les produits hors monopole, comme le lait infantile ou le sérum physiologique. À propos de ce dernier, Familles rurales note que « Physiologica » continue d’être moins cher en pharmacie même si l’écart de prix se réduit. De 33 % en 2016, le différentiel de prix entre la GMS et l’officine n’est plus que de 20 % aujourd’hui. La pharmacie physique se fait cependant doubler par les sites Internet où le sérum physiologique est 6 fois moins cher.
De manière globale, note l’Observatoire, les prix pratiqués par les 43 pharmacies en lignes étudiées sont 24 % moins élevés que ceux de pharmacies physiques. Les dispersions de prix y sont également moins importantes. Ce constat n’empêche pas l’œil critique de l’association. Pour les frais de port tout d’abord, qui gomment ces avantages. Mais aussi pour le non-respect des bonnes pratiques émises dans l’arrêté du 28 novembre 2016 (lire notre article « abonné »). Selon l’enquête, 20 % des sites français étudiés n’affichent toujours pas le logo européen attestant de l’agrément de l’officine en ligne. 30 % ne demandent pas obligatoirement à l’internaute de remplir un questionnaire en ligne. Enfin, 28 % des sites ne demandent pas la validation de la lecture de la notice des médicaments, notice que 5 % des sites omettent d’afficher.
Question affichage, les pharmacies physiques manquent, elles aussi, à leurs obligations, si l’on en croit Familles rurales. Seulement 25 % des boîtes sont pourvues d’une étiquette « prix » contre 60 % il y a encore cinq ans. Et ils ne sont que 4 pharmaciens sur 10 à délivrer un ticket de caisse. « Or aujourd’hui, alors que l’on va vers davantage d’automédication, il apparaît indispensable de garantir plus de transparence aux consommateurs », constate Anne Legentil, conseillère technique chargée de l’étude.
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