Dans le Haut-Rhin, plusieurs officinaux ont rencontré des problèmes d’approvisionnement sur des médicaments très onéreux, dépassant les 3 000 euros HT.
Ces médicaments, comme, comme Jakavi de Novartis, Jinarc d'Otsuka, Venclyxto d'Abbvie, ou encore Lonsurf de Servier, ne sont pas disponibles à la commande via le grossiste répartiteur, « leurs laboratoires ayant instauré des systèmes de distribution exclusifs, avec obligation pour chacun de passer la commande auprès de leur siège, soit par mail, soit par téléphone, ou encore par fax », indique la Fédération des syndicats pharmaceutiques du Haut-Rhin (FSPF 68).
Ainsi, en fonction du laboratoire, la commande en direct comprend différentes étapes : appel téléphonique, confirmation par mail et/ou validation du mail avec signature et numéro d’Ordre (parfois sur une adresse mail différente). Le délai d’approvisionnement est de 24 à 72 heures après validation de la commande et sous couvert qu’il n’y ait pas de problème avec le transporteur. Enfin, il n’y a pas de possibilité de commande le samedi. De plus, tous les laboratoires refusent systématiquement la reprise de médicament, ce qui rend la commande ferme et définitive, cela a pour conséquence de bloquer toute anticipation par l’officine.
Pour régler ce problème, la FSPF du Haut-Rhin demande dans un courrier à l’agence régionale de santé (ARS) de contraindre les laboratoires en question à passer par le réseau des grossistes répartiteurs. En effet, « à ce jour, le code du commerce ne permet pas d’imposer aux laboratoires un approvisionnement via les grossistes répartiteurs, seule l’ARS peut les y contraindre », évoque la FSPF régionale. Et c'est dommage, car l’approvisionnement via les grossistes répartiteurs est un système quasi parfait : « Il permet un mode de commande automatisé (pas besoin de contact téléphonique ou mail), un approvisionnement en maximum 24 heures si le laboratoire les a pourvus d’une dotation. Et surtout, la reprise du médicament si le patient change de traitement. Ce qui permet à l’officine d’anticiper la commande », détaille la FSPF 68.
Pour Philippe Besset, président de la FSPF, le problème n’est pas nouveau et existe sur tout le territoire. Selon lui, l’ARS ne peut pas contraindre un laboratoire à passer via le grossiste. « Seul un changement du Code de la santé publique le pourrait. Et nous l’avons demandé à plusieurs reprises », rappelle-t-il, en ajoutant néanmoins que le courrier de la FSPF Haut-Rhin n’est pas vain, car il fera remonter ces difficultés au niveau du ministère de la Santé. « Nous ne voulons pas que disparaisse la possibilité de commander en direct, mais qu’il existe à un double circuit, c’est-à-dire la possibilité de toujours disposer de la commande via le grossiste », demande-t-il.
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