Guide de conciliation médicamenteuse pour la Haute Autorité de santé (HAS) ou « Blue Button » pour les associations de patients qui prônent l’utilisation de ce système permettant au patient de télécharger ses ordonnances sur son portable, tous les acteurs sont à la recherche de solutions pour réduire les erreurs médicamenteuses à l’hôpital. « On ne peut pas continuer à voir des patients qui meurent parce que l’on ne connaît pas leur traitement médicamenteux », dénonce Claude Rambaud, coprésidente du Collectif interassociatif sur la santé (CISS). La HAS reconnaît que sans conciliation médicamenteuse, un patient sur deux rencontre au moins une erreur médicamenteuse dans son traitement lors d’une hospitalisation. Et 5 % de ces erreurs ont des conséquences cliniques potentiellement graves.
Ces chiffres alarmants proviennent de Med’Rec, une expérimentation menée pendant cinq ans par la HAS auprès de 27 447 patients de plus de 65 ans admis au service d’urgences de neuf établissements de santé.
Une articulation DMP/DP
Contraction des termes anglais Medication Reconciliation, Med’Rec vise à prévenir et à corriger les erreurs médicamenteuses pouvant survenir au cours de l’hospitalisation du patient. Et ce dès l’admission. C’est dire le rôle essentiel du bilan médicamenteux optimisé (BMO) ou liste exhaustive et complète de tous les médicaments pris ou à prendre en routine par le patient avant son hospitalisation, qu’ils soient prescrits par le médecin ou pris en automédication.
Cette mention du BMO souligne l’importance d’un point de transition entre la ville et l’hôpital et l’implication du pharmacien d’officine. Certes, cette organisation n’est pas encore formalisée dans le dispositif mis en place par la HAS, qui consiste à élargir à plus de 1 700 établissements de soins l’ensemble des outils de l’expérimentation (fiche de recueil des informations, guide d’entretien patient, fiche de conciliation des traitements à l’admission, outil de caractérisation de la gravité potentielle des erreurs médicamenteuses et fiches pédagogiques). Toutefois, Jean-Luc Harrousseau, président du collège de la HAS, évoque le dossier pharmaceutique (DP) comme source essentielle dans la recherche active d’informations à l’arrivée du patient. Pour Jean Debeaupuis, directeur général de l’offre de soins (DGOS) une articulation entre le dossier médical partagé (DMP) et le DP ne saurait être qu’une question de temps.
Tous les deux constatent que la conciliation médicamenteuse repose sur un système d’informations ne pouvant faire l’économie des données antérieures à l’hospitalisation. La HAS a d’ailleurs décidé d’élaborer un guide sur la mise en œuvre de la conciliation des traitements médicamenteux en établissements de santé, « à l’admission, aux transferts et à la sortie », prenant en compte l’articulation ville hôpital. Ce guide, rédigé par un groupe de pharmaciens, de médecins, de gestionnaires, de sages-femmes et de paramédicaux, sera mis à disposition des professionnels de santé au cours de l’année 2016.
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