Jean-Michel Mrozovski s’inquiète du manque d’intérêt que semble porter les officinaux à cette nouvelle mission qui pourtant est, selon lui, l’avenir du métier de pharmacien. « Pratiquer des bilans de médication, c’est rendre visible le rôle du pharmacien, montrer qu’il est le dispensateur des ordonnances et un acteur incontournable de l’accompagnement des patients à la recherche d'une meilleure compréhension et utilisation de leurs traitements. Dispensation et accompagnement sont les fondements de la valorisation de l’acte officinal », estime le président du CVAO.
Pour lui, le peu d’entrain que semblent montrer les pharmaciens pour les bilans de médication est aussi lié aux préjugés associés à cette nouvelle mission. « Croire par exemple qu’il a pour but de diminuer le nombre de médicaments prescrits, présuppose que son objet n’est qu’économique et que les pharmaciens n’ont d’autres ambitions que d’améliorer le flux physique du médicament sans se préoccuper de la sécurisation incontournable de leur dispensation », explique-t-il. Une vision qu’il conteste, bien évidemment, rappelant que « l’objet du bilan de médication est de rassembler toutes les médications, c’est-à-dire tout ce que prend le patient pour sa santé, et d’en établir puis d’en améliorer le bon usage ». « Le bilan de médication est l’outil d’une connaissance de ce que fait, sait et pense le patient de ses traitements. Il permet de différencier les traitements en fonction de leurs utilisations réelles et de leurs niveaux d’adhésion », précise encore Jean-Michel Mrozovski.
Certes, mais de nombreux confrères ont été échaudés par la conduite des entretiens asthme ou ACO, ces derniers leur apparaissant souvent complexes et mal rémunérés. « Les entretiens sont ciblés sur un domaine thérapeutique précis et ont leurs utilités, répond Jean-Michel Mrozovski. Le bilan permet, lui, d’apprécier l’ensemble de la médication du patient. En outre, il renforce le lien thérapeutique entre le pharmacien et son patient tout en favorisant une meilleure adhésion à ses traitements. »
« La France vieillit et les patients âgés ont besoin d’un accompagnement, insiste le président du CVAO. S’ils ne le trouvent pas en pharmacie, ils iront le chercher ailleurs, et une fois les habitudes prises il sera pratiquement impossible de revenir en arrière. Le bilan de médication est une opportunité pour concrétiser une vision proactive et valorisante de la profession. »
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