LES MÉDECINS prescrivent-ils désormais en DCI, depuis l’obligation entrée en vigueur en janvier 2015 ? Une enquête menée par Vidal auprès de 1 078 médecins généralistes, 552 spécialistes et 401 pharmaciens montre que le processus se met doucement en place (enquête menée sur Internet en février 2015, comparée à une même enquête menée en juin 2014).
Ainsi, 43 % des généralistes et un tiers (32 %) des spécialistes ont désormais opté pour la prescription en DCI. Et, bonne nouvelle : 15 à 18 % ont l’intention de le faire prochainement. En général, les médecins choisissent de prescrire en « DCI + nom de marque ». Il faut dire que les généralistes, notamment, sont épaulés par les logiciels d’aide à la prescription qui ont bien évolué en ce sens ces six derniers mois : 36 % éditent systématiquement aujourd’hui une ordonnance en « DCI + nom de marque », contre seulement 12 % en juin 2014.
Toutefois, les réticences des médecins restent fortes face à la prescription en DCI : 42 % des généralistes et 50 % des spécialistes ne souhaitent pas changer leurs pratiques. Et surtout, 20 % des généralistes et 24 % des spécialistes déclarent être totalement opposés à la prescription en DCI.
52 % des ordonnances encore rédigées en nom de marque.
De leur côté les pharmaciens confirment cette évolution, avec une diminution du nombre d’ordonnances rédigées seulement en « nom de marque » (-13 % entre juin 2014 et février 2015). Ainsi, en février 2015, 52 % des ordonnances sont encore rédigées en nom de marque seule (65,3 % en juin 2014), 30 % sont rédigées en « DCI + nom de marque » (15,80 % en juin) et 18 % en « DCI seule » (18,90 % en juin). Toutefois, les officinaux sont confrontés à de nouveaux problèmes : 60 % des pharmaciens ont rencontré des difficultés ponctuelles avec des ordonnances en DCI, et 50 % ont dû appeler le médecin pour clarifier certaines prescriptions (47 % ponctuellement, 3 % très fréquemment).
Par ailleurs, face à la délivrance de prescription en « DCI seule » qui est plus délicate, les pharmaciens ont tendance à prendre quelques précautions afin d’éviter les erreurs. Dans ce cas, la moitié d’entre eux déclare consulter une base de données pour trouver les spécialités associées à cette DCI, et 63 % vérifient que la molécule est bien inscrite au répertoire des génériques. Ensuite ils délivrent le plus souvent une spécialité correspondant exactement à celle qui est inscrite sur l’ordonnance (58 % d’entre eux), ou encore adaptent la forme galénique au besoin du patient (9 % des pharmaciens).
Une nouvelle vague de l’enquête Vidal sera effectuée d’ici à six mois afin de suivre ces évolutions.
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