La Haute Autorité de santé (HAS) publie une fiche de bon usage des inhibiteurs de la pompe à protons (IPP), qui sont souvent prescrits de manière trop systématique et trop longtemps.
En 2019, plus de 16 millions de Français, soit environ un quart de la population, ont été traités par un IPP. Or « plus de la moitié des usages ne serait pas justifiée », avance la Haute Autorité de santé (HAS). « Ces traitements sont souvent prescrits de manière trop systématique ou pour des durées trop longues », justifie l'autorité sanitaire. Dans ce contexte, la commission de la transparence a confirmé l’intérêt du maintien du remboursement de ces médicaments dans le cadre de leur AMM mais a rappelé qu’ils doivent être mieux et moins prescrits.
Dans cet objectif, la HAS publie une fiche de « Bon usage des inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) ». Avec 3 messages clés :
- Toute prescription d’un IPP doit faire l’objet d’une réévaluation de son intérêt, car en instauration ou en renouvellement, un IPP n’est pas toujours pertinent. La HAS insiste sur le fait qu’un traitement au long cours par IPP est très rarement justifié. Il expose à un risque iatrogénique lié à la polymédication, en particulier chez les sujets âgés.
- En prévention de l’ulcère gastroduodénal : il ne faut pas associer un IPP aux anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) systématiquement, mais uniquement s’il existe des facteurs de risque de complications digestives.
- Dans l’indication reflux gastro-œsophagien (RGO) : le traitement initial par IPP est de 4 semaines. La poursuite du traitement est rarement justifiée, notamment chez les sujets âgés polymédiqués.
Si c’est au médecin d’instaurer et d’adapter les prescriptions, la HAS rappelle que la place du pharmacien dans le bon usage du médicament est primordiale. Par exemple, il peut détecter un IPP pris trop longtemps ou de façon non adéquate (en association à des AINS chez un sujet sans facteur de risque de complication digestive par exemple), et peut alors contacter le médecin afin de lui notifier. « Le conseil pharmaceutique lors de la dispensation en pharmacie de ville est important pour prendre en compte les interactions médicamenteuses, les effets indésirables, la justification d’un traitement prolongé en l’absence d’avis médical, indique la HAS. Une coordination entre le prescripteur et le pharmacien est indispensable. L’information du patient pour obtenir son adhésion doit être recherchée pour le succès de l’arrêt de l’IPP. »
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