80 % des Français déclarent avoir acheté un produit en automédication. Cette pratique concerne essentiellement les adultes : seulement 32 % des familles déclarent y recourir pour leurs enfants. C'est ce que révèle une récente enquête* sur le sujet, menée par l'institut Harris Interactive.
La définition de l'automédication et des produits qu'elle englobe ne sont pas clairs. « Dans l'esprit des Français, il existe une certaine confusion sur le sujet. De fait, pour certaines personnes interrogées, l'automédication peut concerner des produits de soins, des cosmétiques, ou encore, des médicaments prescrits qu'ils ont gardés dans leur armoire à pharmacie. L'automédication reste également une notion ambivalente. Les malades la considèrent à la fois comme une pratique dangereuse, compliquée, trompeuse et comme quelque chose de pratique et efficace, lorsqu'elle est bien encadrée », souligne Patrick Van Bloeme, président et fondateur de Harris Interactive.
Un réflexe précoce
Par ailleurs, pour les Français, le périmètre de l'automédication est large. Ils y intègrent aussi bien les vitamines, les médicaments non remboursés, la médecine alternative, que les alicaments, ou encore la télémédecine. Près de 78 % des Français estiment que les médicaments disponibles en automédication sont faciles à trouver ; 61 % pensent qu'il faut les interdire pour certains patients. Et 57 % affirment qu'ils sont efficaces et de qualité.
En moyenne, les Français déclarent être prêts à dépenser 20 euros par mois pour l'automédication. « Néanmoins, un Français sur deux indique que les produits OTC sont trop onéreux », note Patrick Van Bloeme. 46 % des sondés pratiquent l'automédication pour un problème de santé peu important ; 36 % y recourent parce qu'ils ont un produit disponible à la maison ; 26 % pour se soigner rapidement, et 23 % parce qu'ils n'ont pas le temps de se rendre chez le médecin. L'automédication est un réflexe auquel les Français pensent de façon précoce : 43 % y recourent dès le début des symptômes, 39 % y accèdent quelques jours après leur survenue. Et seulement 8 % pratiquent l'automédication lorsque les symptômes sont déjà installés.
L'indispensable conseil officinal
L'enquête met en exergue le rôle majeur que jouent les officinaux en faveur de l'automédication : 96 % de la population achètent les produits d'automédication en pharmacie ; 26 % en GMS, 18 % sur Internet, 8 % à l'étranger et 6 % en duty free. Avant d'acheter un produit en automédication, 61 % des Français affirment avoir besoin de connaître les risques d'effets indésirables et 52 % les interactions avec d'autres médicaments. L'achat en pharmacie reste, pour eux, un gage de sécurité et de qualité des produits. « Globalement, les sondés disent être très satisfaits du conseil officinal : seulement 10 % des Français ne demandent jamais conseil au pharmacien pour l'achat d'un médicament en automédication. Enfin, la publicité sur les médicaments OTC, Internet et le bouche-à-oreille ont également une influence importante sur le choix des produits », affirme Patrick Van Bloeme.
* L'enquête « Les Français et l’automédication » a été menée auprès d'un échantillon de 1 000 personnes représentatives de la population française. L'étude a été réalisée en 2 phases (en septembre 2018, puis, en février 2019).
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