LA SUBSTITUTION au comptoir n’est pas toujours « un long fleuve tranquille ». Avec la généralisation du principe tiers payant contre générique cet été, les officinaux l’ont vérifié à maintes reprises. Certes, grâce à l’extension du dispositif, la substitution a progressé significativement en quelques semaines seulement. Mais à en croire les témoignages de terrain, cela ne s’est pas toujours fait sans mal. Pas toujours facile en effet d’expliquer au client qui préfère le princeps au générique que la dispense d’avance de frais sera désormais impossible. Pas facile surtout, lorsque le risque de perdre de la clientèle n’est pas nul. Les « je vais aller voir ailleurs » ont ainsi émaillé les premiers jours de mise en place… Sans compter les quelques disparités d’application de l’accord d’un département à l’autre qui, durant la phase de généralisation, a laissé le champ à une curieuse concurrence. « Concrètement comment fait-on quand on est limitrophe de deux départements avec l’un qui nous dit de refuser le tiers payant même en présence d’une mention « non substituable » valable et l’autre qui dit appliquer uniquement la convention et accepte de payer le princeps avec la mention NS ? Doit-on envoyer le patient chez le confrère à 5 minutes à pied ou attendre qu’il l’apprenne par le bouche à oreille et nous quitte ? » s’interroge ainsi, début juillet, un confrère (blog de PratiSTV). « Comment fait-on quand votre confrère et néanmoins voisin au taux de substitution respectable a la légère tendance à être plus souple que vous avec les princeps et en profite pour vous piquer de temps en temps un client ? » s’inquiète un autre titulaire. Pourtant, malgré ces quelques bugs de départ, d’autres commentaires plus positifs laissent entendre que les objectifs du dispositif seront rapidement atteints et que le message d’incitation au générique finit par passer auprès des clients : « Je suis ravi ! En trois jours je n’ai fait que deux tarifications payantes alors que d’habitude j’en avais jusqu’à cinq par jour ! »
Nouvelle épreuve dans l’aventure générique, la généralisation du principe tiers payant contre générique aura au total permis de resserrer les troupes et de faire émerger une nouvelle solidarité professionnelle. « Ne pas génériquer c’est aussi détourner la clientèle et ne pas respecter ses engagements alors je ne suis pas d’accord pour laisser faire ! Il faut que les pharmaciens se solidarisent et substituent tous dans la mesure du possible ! » écrivait il y a quelques jours un confrère sur le blog des « Pharmaciens en colère ».
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