AUJOURD’HUI, le pharmacien d’officine a l’obligation légale de collecter les médicaments non utilisés, ou MNU, que ses patients lui rapportent. Ces collectes dans les 22 500 pharmacies françaises ont permis à Cyclamed d’incinérer plus de 13 400 tonnes de MNU en 2010. Une performance puisque la collecte a progressé de 1 %, alors même que les ventes de médicaments sont en baisse. « L’évolution pondérée de la collecte, en fonction du nombre de boîtes vendues, marque une hausse de 2,3 % », précise l’association.
Créé et financé par l’industrie pharmaceutique, Cyclamed se félicite des différentes campagnes de communication lancées récemment, ciblant spécifiquement les plus grands consommateurs de médicaments en France, à savoir les mères de famille et les seniors. Le succès est au rendez-vous puisque, selon le dernier baromètre du cabinet LH2, 72 % des Français rapportent leurs MNU chez le pharmacien, parmi lesquels 63 % disent le faire systématiquement. Le dispositif Cyclamed bénéficie d’une bonne image auprès du grand public, les personnes interrogées y trouvent un fort intérêt notamment parce qu’il « contribue à la protection de l’environnement », « évite les risques de pollution de l’eau » et « limite les risques d’intoxication au sein du foyer ». Néanmoins, le président de Cyclamed, Thierry Moreau-Desfarges, regrette que seulement 68 % des Français sachent que l’incinération des médicaments permet de fournir chaleur et électricité à des milliers de logements. Bien que le baromètre repose sur du déclaratif, il est intéressant de constater que, parmi les personnes interrogées qui n’ont pas le réflexe Cyclamed, la méconnaissance du dispositif y est pour beaucoup. Ainsi, une fois les explications fournies, 89 % ont l’intention de rapporter leurs MNU chez le pharmacien à l’avenir. Le travail de communication n’est donc pas terminé. Cyclamed l’a bien compris et prévoit plusieurs vagues de spots publicitaires sur TF1, France 2 et M6, en avril, juillet et septembre/octobre.
Rôle officinal.
Les campagnes de communication visent les gisements de MNU se trouvant dans les placards des Français. Pour la première fois, une étude évalue ce gisement. Pour ce faire, l’institut CSA a sélectionné un échantillon de 500 foyers représentatifs de la population française, et s’est déplacé à domicile à deux reprises. Ce qui a permis d’évaluer en masse les MNU présents dans l’armoire à pharmacie (ainsi que le poids des traitements ponctuels en cours, des traitements chroniques et des médicaments destinés à l’automédication) à deux moments différents. L’extrapolation de l’enquête permet d’estimer le gisement de MNU dans l’ensemble des foyers français à 12 700 tonnes. En moyenne, 30 % des médicaments dans les armoires à pharmacies familiales seraient des MNU. Une seconde enquête, également menée par l’institut CSA, par téléphone, a permis de savoir comment les Français trient leurs médicaments. Peu d’entre eux rapportent les MNU juste après avoir terminé leur traitement, préférant effectuer un tri environ deux fois par an. Cette fois, l’extrapolation de l’enquête livre une estimation du poids des MNU dans les foyers bien plus élevé, compris entre 23 400 et 29 400 tonnes.
Le réflexe Cyclamed a encore du chemin à faire pour devenir, véritablement, un geste naturel. Là encore, le pharmacien a un rôle important à jouer. Un rôle qu’il joue déjà de manière active puisque 34 % des personnes qui connaissent l’existence de Cyclamed indiquent avoir pris connaissance du dispositif à l’officine, en particulier en voyant les autocollants Cyclamed ou en discutant avec leur pharmacien.
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