Quels traitements peuvent être administrés en cas de Covid-19 ? Peut-on recourir à des traitements spécifiques, ou seulement à des traitements de support ?
Pour mieux cerner tout l’arsenal disponible et savoir quelles molécules utiliser, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) a publié, le 27 novembre, des recommandations actualisées dans le Covid-19.
Des traitements spécifiques à l’étude
En ce qui concerne les traitements spécifiques du Covid, aucun ne peut être mis en place, ou alors uniquement dans le cadre d’essais cliniques randomisés ou de protocoles d’utilisation thérapeutique. Dans le détail, le HCSP recommande de ne pas prescrire la chloroquine ou l’hydroxychloroquine seule ou associée à l’azithromycine, « quelles que soient la situation clinique et les modalités de prise en charge des patients ». Idem pour le remdésivir, en dehors d’essais cliniques randomisés. S’agissant du tocilizumab, il ne devra pas être prescrit, sauf « dans certaines situations de sauvetage, où son utilisation peut être envisagée après discussion collégiale et avis d’experts ».
Autre traitement spécifique : le plasma de convalescents, dont le recours est uniquement possible lors d’essais cliniques randomisés ou, hors essai clinique, dans le cadre d’un protocole d'utilisation thérapeutique (PUT). Les interférons et les immunoglobulines polyvalentes ne sont pas recommandés hors essais cliniques randomisés. Enfin, pour les anticorps monoclonaux, certains peuvent être prescrits à titre dérogatoire à une population très restreinte de patients hospitalisés. Rappelons toutefois une exception à cette règle : le Bamlanivumab, anticorps monoclonal d’Eli Lilly, qui a obtenu le 22 février une Autorisation temporaire d'utilisation (ATU) pour le traitement des formes symptomatiques légères à modérées de Covid-19 à risque élevé d'évolution vers une forme grave (pour des patients âgés de plus de 80 ans ou atteints de déficits immunitaires). Une autorisation qui apparaît toutefois un peu prématurée aux yeux de certaines sociétés savantes, en raison du manque de recul dans les études.
Et les traitements repositionnés ?
Certains traitements utilisés dans d’autres pathologies ont laissé entrevoir un espoir d’efficacité dans le Covid-19. Des espoirs plutôt balayés par le HCSP. Ainsi, en ce qui concerne le traitement du VIH Kaletra (lopinavir/ritonavir), comme tout autre inhibiteur de protéase, il ne doit pas être utilisé dans le Covid. Idem pour les IEC/ARA2, les statines, l’ivermectine, en dehors d’essais cliniques. Enfin, Les vitamines (C ou D) et le zinc ne sont pas indiqués, hors indication de supplémentation.
Un traitement de support standard
Si aucun traitement spécifique n’a, à ce jour, apporté la preuve d’un bénéfice sur l’évolution de la maladie permettant de recommander son utilisation, le Haut Conseil rappelle qu’il existe toutefois une prise en charge dans le Covid. Il s’agit du traitement de support standard (standard of care), qui demeure le traitement de référence quelle que soit la gravité du Covid-19. Ce traitement de support peut inclure l’oxygénothérapie (en cas de pneumopathie grave à SARS-CoV-2 dès que la saturation en oxygène est inférieure à 94 %). Elle peut être proposée à l'hôpital, mais aussi en sortie d’hospitalisation, notamment pour les patients atteints de Covid-19 grave hypoxémique. Par ailleurs, il est possible de positionner en décubitus ventral les patients hypoxémiques non intubés. Le standard of care comporte également, pour les patients oxygénorequérants, des corticoïdes (notamment la dexaméthasone 6 mg/j à dose fixe, pour une durée de 10 jours au maximum) et si besoin une prise en charge du risque thrombotique par anticoagulants.
Enfin, on n’omettra pas, en cas de Covid, le recours au paracétamol pour le traitement de la fièvre ou des douleurs. En revanche, les AINS ne sont toujours pas recommandés : « Les nombreux effets secondaires des AINS amènent à privilégier le paracétamol comme traitement antalgique et/ou antipyrétique au cours du Covid-19 », justifie le HCSP, en précisant néanmoins que « la poursuite des AINS prescrits pour une autre raison est possible, dans l’attente d’une réévaluation par le médecin prescripteur ».
Quant aux antibiotiques, pas de prescription systématique en cas de suspicion diagnostique de Covid-19 ou de Covid-19 confirmé, y compris pour les patients recevant un traitement immunomodulateur ou une corticothérapie.
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