Le Parlement européen a débattu cette semaine de ces projets de révision, en demandant notamment que la lutte contre l’antibiorésistance soit encore plus vigoureuse que ce que propose la Commission européenne.
Pour la députée française Françoise Grossetête, rapporteuse de ces directives au Parlement, « si nous entrons dans un monde post-antibiotiques, comme le redoute l’OMS, cette situation fera plus de morts que le cancer ». Le Parlement propose donc d’interdire l’usage prophylactique des antibactériens, ainsi que les traitements collectifs de tout un cheptel. À cela s’ajoutent de nombreuses mesures élaborées avec la Commission, qui concernent notamment les incitations faites à l’industrie pour développer la recherche et l’innovation à travers un meilleur régime de brevets, mais aussi la mise au point d’une liste d’antibiotiques qui serait exclusivement réservée à l’espèce humaine. D’autres mesures concernent la pharmacovigilance, la protection de l’environnement, l’alimentation et les prescriptions de médicaments hors AMM. Les nouveaux textes doivent en outre « faciliter le travail des vétérinaires comme celui des éleveurs ».
Interdiction des ventes sur Internet
Par ailleurs, plusieurs mesures rajoutées par le Parlement concernent la distribution des antibiotiques vétérinaires. Le projet demande l’interdiction de toute vente d’antibiotiques par Internet, y compris les antibiotiques destinés aux humains. Il précise de même que si les vétérinaires peuvent vendre des médicaments antimicrobiens, ils ne pourront le faire au détail que pour les animaux qu’ils soignent effectivement eux-mêmes, et uniquement dans la quantité nécessaire pour le traitement concerné. En d’autres termes, pas question que les cabinets de vétérinaires se transforment en pharmacie, du moins pour les antimicrobiens.
Au total, plus de 300 articles et amendements ont été débattus par le Parlement européen, d’ailleurs relativement unanime dans ce domaine. Toutefois, le vote final a été repoussé après l’examen des premiers amendements, pour des raisons d’ordre législatif, si bien que le texte devra être revoté lors d’une session ultérieure. Par ailleurs, le Parlement a adopté, jeudi, une autre révision de directive qui prévoit, elle, de nouvelles procédures en matière de mise sur le marché des médicaments humains d’une part, et vétérinaires d’autre part.
Industrie pharmaceutique
Gilead autorise des génériqueurs à fabriquer du lénacapavir
Dans le Rhône
Des pharmacies collectent pour les Restos du cœur
Substitution par le pharmacien
Biosimilaires : les patients sont prêts, mais…
D’après une enquête d’UFC-Que choisir
Huit médicaments périmés sur dix restent efficaces à 90 %