Plus de deux ans et demi après son début et 6 mois avant sa fin, l'expérimentation du cannabis thérapeutique est déjà considérée comme un succès par l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM).
« Si l'on met de côté quelques difficultés liées à la distribution des produits et que l'on se focalise sur l'aspect purement médical, l'expérimentation du cannabis thérapeutique s'est très bien passée jusque-là », déclare le Pr Nicolas Authier, psychiatre au CHU de Montpellier et président du Comité scientifique temporaire (CST) de l'ANSM dédié au suivi de l’expérimentation.
Lancée en mars 2021 par l'ANSM et prolongée jusqu'en mars 2024, l'expérimentation du cannabis médical semble être en passe de remplir ses objectifs. Selon un bilan publié par l'ANSM, à la date du 3 juillet, 1 988 professionnels de santé y participent, dont une majorité de pharmaciens (1244, dont 807 en officines et 437 en PUI), ainsi que 506 médecins de structures de référence, 162 médecins de ville et 76 référents de centres de pharmacovigilance.
En tout, 2 667 patients (sur un objectif initial de 3 000) ont été inclus, dont 1 646 qui sont en cours de traitement. Parmi ces derniers, 939 souffrent de douleurs neuropathiques réfractaires, 237 de spasticité douloureuse dans la sclérose en plaques, 157 d'épilepsie pharmacorésistante, 131 sont en situation palliative, 120 atteints de cancer et 62 de spasticité douloureuse dans d’autres pathologies du système nerveux central. 962 patients ont quitté l’expérimentation depuis son début : 277 en raison d'effets indésirables et 341 pour inefficacité du traitement. Au total, 3 500 effets indésirables (somnolence, anxiété, vertiges, troubles gastro-intestinaux) ont été rapportés, dont 78 cas graves entraînant 16 hospitalisations et 1 décès.
En ce qui concerne le profil des participants, « la majorité d'entre eux ont plus de 55 ans et sont des femmes ; 95 % consomment le cannabis sous forme d'huile », détaille Nicolas Authier, qui signale que le THC a montré un effet médical bien plus important que le CBD. Dans l'ensemble, un tiers des patients déclarent une amélioration globale et stable de leur état de santé, un tiers une baisse importante voir très importante des douleurs, et un tiers ne constatent qu'une faible, voire aucune amélioration. « Avant, 80 % des patients atteints de douleurs neuropathiques rapportaient une souffrance forte et insupportable. Avec le cannabis thérapeutique, ce pourcentage descend à 30 % et s'accompagne d'une amélioration de la qualité de vie », poursuit le psychiatre.
Pour Nicolas Authier, ces résultats confortent une utilisation du cannabis en tant que traitement. Il espère qu'après l'expérimentation, on pourra généraliser son usage thérapeutique dans le cadre du PLFSS 2024. Mais il faudra alors s'assurer que ces médicaments soient « facilement accessibles, faciles à prescrire ou aussi facilement que pendant l’expérimentation », évoque-t-il.
D'après un webinaire organisé le 21 septembre par l'Union des industriels pour la valorisation des extraits de chanvre (UIVEC).
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