Cette année, la saison épidémique de bronchiolite a nettement moins touché les nourrissons de moins de 3 mois que l’année précédente, sans doute en raison de la mise à disposition de Beyfortus dans cette tranche d’âge. L’an prochain, le gouvernement reconduira la campagne d’immunisation contre la bronchiolite, et compte prévoir des doses de Beyfortus pour au moins 85 % des nouveau-nés.
La saison épidémique de bronchiolite 2023-2024 est désormais achevée, excepté à Mayotte, seul territoire encore en phase épidémique. Et on peut déjà certifier que cette épidémie n’a rien eu à voir avec la saison précédente, durant laquelle la France avait connu une saturation de ses services d’urgences et de pédiatrie en raison d’un grand nombre de cas de bronchiolites. En effet, « il y a eu beaucoup moins d’hospitalisations et d’admissions en soins intensifs d’enfants de moins de 3 mois que l’hiver dernier. On a toutefois connu des saturations de services d’urgences et pédiatriques, mais de façon ponctuelle, non généralisée sur le territoire et beaucoup moins prolongée qu’en 2022-2023 », note la Pr Christèle Gras-le Guen, cheffe du service de pédiatrie générale et des urgences pédiatriques du CHU de Nantes. Ces différences ont sans doute un lien avec la mise à disposition dans les maternités de Beyfortus (nirsévimab), traitement préventif de la bronchiolite à VRS. « L’efficacité du nirsévimab serait de l’ordre de 70 % à 80 % selon les données recueillies en milieu hospitalier, et il en serait de même en médecine de ville. Les tout-petits ont été épargnés cette année par l’épidémie de bronchiolite à VRS. Les signaux vont dans le même sens », évoque la pédiatre.
Néanmoins, il faudra attendre confirmation de cet effet positif de Beyfortus avec les résultats d’études qui visent à évaluer l’impact du médicament en termes épidémiologique et d’hospitalisations : « Ces travaux sont en cours de finalisation. En se basant sur ces résultats, la Haute Autorité de santé rendra une évaluation au mois de juin sur le service médical rendu par Beyfortus en prévention des infections à VRS », dévoile la direction générale de la santé (DGS).
Rappelons que la campagne d’immunisation par nirsévimab a démarré le 15 septembre et a duré 4 mois. Elle a connu un très grand succès, avec 80 à 85 % d’adhésion des parents. Néanmoins, le gouvernement avait misé sur un succès bien moindre, se basant sur un taux d’adhésion de 30 % comme celui rencontré avec la vaccination contre le rotavirus. Au total, ce ne sont donc que 250 000 doses qui ont été distribuées. Mais qu’en sera-t-il, l’année prochaine ? Y aura-t-il des doses de Beyfortus pour 85 % des nouveau-nés, c’est-à-dire aux alentours de 600 000 doses ? La DGS assure que oui : « Ce taux d’adhésion de 85 % servira de guide pour sécuriser le nombre de doses nécessaires pour le marché français, et c’est en cours de négociation avec le laboratoire concerné. Si on fait le calcul, cela correspond bien à cette quantité », a en effet confirmé l’instance sanitaire. La DGS ajoute d’une part que « le circuit de distribution du produit devra se rapprocher de celui du droit commun » (et non plus via un stock État) et d’autre part, que « le nombre de doses de Beyfortus pourra être ajusté car le contexte devrait évoluer, avec la mise sur le marché prochaine d’Abrysvo », vaccin qui s’administre chez la femme enceinte afin de protéger les nourrissons de la bronchiolite jusqu'à l'âge de six mois.
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