Dans une tribune publiée hier dans « Le Journal du dimanche » 45 députés demandent au gouvernement de revoir sa position sur le déremboursement de l’homéopathie. Parmi ces signataires, Josiane Corneloup, députée de Saône-et-Loire et pharmacienne d'officine.
45 députés dont six sous l'étiquette « La République en marche » ont interpellé hier le gouvernement sur le site de l’hebdomadaire « Le Journal du dimanche ». Bien que le gouvernement n'ait annoncé que le déremboursement progressif des produits homéopathiques (voir article « abonné »), les parlementaires « s'interrogent sur la volonté de bannir à tout prix cette pratique plutôt que de la rendre complémentaire de la médecine conventionnelle », cite le « Journal du dimanche » en exergue de la tribune.
Les signataires demandent au gouvernement de renoncer au déremboursement prévu au 1er janvier 2021 et de maintenir le taux de remboursement à 30 % en invoquant les raisons suivantes : « L'homéopathie répond à un réel besoin médical. Elle contribue indéniablement à diminuer la consommation médicamenteuse et à combattre l’antibiorésistance (...) Elle permet de répondre aux besoins de santé non couverts des populations les plus fragiles comme les enfants, les femmes enceintes, les personnes âgées ou encore, en association, soulager les malades du cancer. » Au sujet de ces derniers, les députés soulignent qu'entre 30 % et 50 % des malades atteints d'un cancer l'utilisent en soins de support pour réduire les effets secondaires des traitements dits traditionnels. Par conséquent, il est difficile selon eux « d'accepter l'idée selon laquelle cette pratique, qui a longtemps été reconnue par les autorités et la communauté médicale, exercée pendant plus de 200 ans par des médecins formés, et inscrite à la pharmacopée française en 1965 puisse soudainement être reléguée au rang de fake médecine. » Ils en veulent pour preuve que « chaque jour, un médecin généraliste sur trois prescrit des médicaments homéopathiques, et 74 % des utilisateurs les jugent efficaces (...) »
Les signataires vont même plus loin et évoquent l’idée « d’accompagner (le) développement (de l’homéopathie) afin que les Français, au nom de la liberté de choix, puissent se voir offrir une large palette de soins et solutions thérapeutiques sécurisés et contrôlés. » Parmi les 17 députés Les Républicains (LR) soutenant ce texte, Josiane Corneloup, pharmacienne d'officine à Saint-Bonnet-de-Joux et élue de la 2e circonscription de Saône-et-Loire. «Ce déremboursement est injuste et inefficace. Car il ne va pas générer d'économies mais, bien au contraire, provoquer un report de prescription vers des produits allopathiques plus onéreux. Sans compter, les conséquences sur l'emploi...», dénonce-t-elle. Josiane Corneloup qui argumente sa position au regard de son expérience officinale, s'interroge sur l'avenir de la prise en charge des patients, femmes enceintes et personnes-âgées polymédiquées, jusqu'à présent traités par homéopathie. « Je ne conçois pas qu'on puisse dire subitement à ces patients, votre traitement homéopathique n'a plus aucun intérêt. Au nom de quoi pourrions nous l'affirmer ? Au nom de la HAS ? », s'insurge la pharmacienne qui réclame que d'autres méthodes d'évaluation soient mises en place pour étudier l'homéopathie «qui repose sur un principe d'individualisation, sur la singularité du patient.»
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