Interrogées par Familles rurales sur la gestion des médicaments à domicile, 413 familles composées pour 40 % d’entre elles d’au moins un malade chronique, se révèlent très conservatrices dans la gestion de leur armoire à pharmacie. Dans 79 à 82 % des cas, elles reconnaissent détenir une crème entamée, une boîte de cachets ou de pilules ouverte, ou encore un flacon de sirop débouché. 6 % gardent même des boîtes de pilules ou cachets intactes. Ces taux atteignent 93 % pour le paracétamol et l’ibuprofène et 89 % pour les traitements des troubles intestinaux. « Au cas où… », est l’argument avancé par 81 % de ces personnes qui conservent ces produits en prévision d’une rechute, et par 10 % qui le réservent à un autre membre de la famille.
Prévoyants, un tiers des foyers détiennent en permanence au moins un antibiotique, ce taux passant à 50 % lorsqu’il y a des enfants. À moitié vides ou à moitié pleins, ces flacons ou boites encombrent dans 27 % des cas, l’armoire à pharmacie. 69 % des familles reconnaissent conserver des conditionnements presque vides tandis que 5 % avouent qu’ils sont presque pleins ! Dans ces trois cas de figure, une inadéquation entre le traitement donné par le médecin et le nombre exact de boîtes est avancée comme principale explication. Le deuxième argument évoqué étant l’interruption du traitement en raison de l’amélioration de l’état de santé.
Prudents mais raisonnables, les patients souffrant d’une maladie chronique de longue durée ne sont que 19 % à renouveler systématiquement les médicaments dont ils ont le moins besoin (antidouleur en cas de crise, par exemple). Si 45 % le font pour avoir un stock d’avance, et 10 % pour en faire profiter un membre de leur famille, ils sont 34 % à déclarer vouloir les renouveler car « leur pharmacien ne veut pas les délivrer en dehors de la période de renouvellement. »
Au regard de ces résultats, Familles rurales qui est également agréée comme association de consommateurs, estime qu’il faut « généraliser un conditionnement adapté à la durée moyenne des traitements. » Dans le même souci de cohérence, elle réclame une meilleure adéquation « entre les recommandations aux médecins et la contenance des conditionnements, de manière à avoir moins de reste. » Familles rurales se prononce par ailleurs en faveur de « la vente à l’unité des médicaments dans les traitements occasionnant des difficultés de dosage. »
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