Observées depuis début mars, les tensions concernant le misoprostol, médicament indiqué dans l'IVG en association à la mifépristone, seraient problématiques sur le terrain car plus proches de la rupture d'approvisionnement, selon le Planning familial. Une information démentie par le Laboratoire Nordic Pharma.
Début mars, l’agence du médicament a alerté sur les tensions d’approvisionnement concernant les spécialités à base de misoprostol indiquées dans l’IVG, Gymiso et MisoOne (Laboratoire Nordic Pharma), une remise à disposition normale étant prévue fin avril 2023. Dans ce contexte, des mesures ont été mises en place depuis mars afin de préserver les unités disponibles : avec, pour Gymiso 200 µg comprimé et MisoOne 400 µg comprimé, un contingentement des circuits en ville comme à l’hôpital.
Sur le terrain, ces tensions sont très problématiques, relève l’Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament (OTMED), un organisme fondé en juin 2019 par l’ancienne vice-présidente et l’ancien président d’Act-Up Paris, Pauline Londeix et Jérôme Marti. « Ce que l’on sait, c’est qu’il y a actuellement des pénuries de ces pilules abortives dans des pharmacies de région parisienne, mais aussi à Lille, où il a été très difficile voire impossible d’en trouver début avril », évoque Jérôme Marti, dans les colonnes de « Libération ». « Officiellement, elles sont marquées "en tension" par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) mais localement, ce sont de réelles pénuries », poursuit-il. Une information démentie par la Laboratoire Nordic Pharma : « Il y a eu des tensions d'approvisionnement que nous avons déclarées, mais pas de ruptures, et la situation est en train de revenir à la normale : aujourd'hui Gymiso est disponible normalement et les tensions sur MisoOne devraient être levées dans les tout prochains jours », confirme Vincent Leonhardt, président de Nordic Pharma France.
L’alerte concernant les tensions en médicaments des IVG avait été donnée par les professionnels et antennes départementales du Planning familial, confrontés « depuis plusieurs semaines à des difficultés d’approvisionnement en pilules abortives type mifépristone et misoprostol », selon la présidente du Planning familial, Sarah Durocher dans « Libération ». « Ces alertes sont préoccupantes car elles constituent une entrave pour les personnes qui veulent avorter. La loi française prévoit que toute personne qui souhaite avorter puisse avoir le choix de la méthode (en fonction des délais), or aujourd’hui ce n’est plus le cas », détaille-t-elle. Le ministère de la Santé a été interpellé à ce sujet par l’OTMED. Toutefois, le Laboratoire Nordic Pharma insiste sur le fait qu'il n'y a pas eu de rupture en Gymiso et MisoOne : « Les femmes françaises ne sont pas à risque de ne pas pouvoir avoir accès à une interruption de grossesse », insiste Vincent Leonhardt.
76 % des IVG sont réalisées par méthode médicamenteuse, qu’elles soient réalisées en établissement ou non (et 24 % par méthode instrumentale), selon les données de 2021.
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