La médecine traditionnelle chinoise, à la mode en Occident, doit être encadrée et soumise aux mêmes critères d'exigence que la médecine conventionnelle, ont averti les académies européennes de science et de médecine.
Les académies européennes de science et de médecine mettent en garde contre un usage non réglementé de la médecine traditionnelle chinoise. Dans un communiqué, elles demandent « une révision du cadre de régulation européen pour s'assurer qu'elle est traitée selon les mêmes standards de preuve que la médecine conventionnelle ».
Cette prise de position vient en réaction à l’intégration de la médecine chinoise dans la dernière Classification internationale des maladies, document de référence périodiquement actualisé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). « Le fait que l'OMS ait inclus ce chapitre sur la médecine traditionnelle chinoise ne veut pas dire qu'on peut automatiquement l'utiliser sans preuve solide de sa sûreté », a estimé le professeur suédois Dan Larhammar, président du groupe d'expert des académies européennes. D’autant que cette médecine n’est pas sans risque : elle peut avoir de sérieux effets secondaires ou interagir avec d’autres traitements. Elle peut venir retarder le recours à la médecine conventionnelle dans des maladies graves, et ainsi entraîner une perte de chances.
Néanmoins, « il y a des exemples de médecines traditionnelles chinoises qui ont prouvé, à travers des essais cliniques rigoureux, qu'elles pouvaient avoir des effets bénéfiques, par exemple le traitement à l'artémisinine contre le paludisme », a rappelé le Pr Larhammar. « D'autres effets bénéfiques restent peut-être à découvrir, mais cela ne veut en aucun cas dire que toute affirmation peut être acceptée sans regard critique », a-t-il ajouté. Il n’y a pas de science sans preuves.
Avec l'AFP.
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