C’est avec un brin de provocation que Claude Japhet, président de l’Union nationale des pharmacies de France (UNPF) a demandé à la représentante de la Direction générale de la santé ce que penserait le ministère d’une promotion publicitaire d’un antalgique à un euro, sur le même modèle de promotion que le préservatif à un franc. Danielle Golinelli a rappelé le principe de la liberté des prix sur le médicament sans prescription et non remboursable : l’aval du ministère n’est donc pas nécessaire pour pratiquer un prix. Soulignant que l’un des objectifs du libre accès est de mettre à disposition des consommateurs des médicaments à des prix raisonnables, elle estime que « le ministère ne trouverait rien à redire sur le principe d’un médicament bon marché. Par la suite, il y a une façon de le présenter qui doit être conforme à un certain nombre de principes déontologiques, pour ne pas dénaturer le discours sur les médicaments ».
Une réponse qui a immédiatement fait réagir le président délégué de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), Gilles Bonnefond. « Suis-je dans un parcours de soins ou une démarche de consommation ? Il faut répondre à cette question pour empêcher des attitudes déviantes qui peuvent être une activité très promotionnelle sur un prix attractif de médicaments, avec, pourquoi pas, des promos sur un antalgique, alors qu’on travaille avec l’Agence du médicament pour que la posologie du médicament en libre accès ne dépasse jamais 5 jours. Au-delà de ces 5 jours, ça ne relève plus du conseil pharmaceutique mais d’une consultation médicale. Avec de telles déviances le libre accès pourrait devenir une tête de gondole avec des promos, on passerait complètement à côté du sujet. Avec les industriels et les assureurs santé, on a travaillé pour renforcer ce message : on ne veut pas faire de la consommation mais un parcours de soin, s’inscrivant obligatoirement sur le DP. Rappelons à ceux qui font des promotions pour vendre trois boîtes qu’ils sont en train de délivrer des médicaments ! »
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