Le président de Cyclamed, Thierry Moreau Defarges, estime que la vente de médicaments à l'unité est une « fausse bonne solution ».
Rappelant que la consommation de médicaments ne cesse de baisser en France depuis 10 ans alors même que la population augmente, Thierry Moreau Defarges fustige dans un article publié dans « La Tribune » l'idée que la vente de médicaments à l'unité réglerait le problème de la mauvaise observance (lire également notre article « abonnés »). D'autant que les médicaments pour les pathologies chroniques ont des « conditionnements adaptés », définis « par les autorités européennes ». À ses yeux, la délivrance à la dose unitaire « ne fera que compliquer l'exercice professionnel déjà difficile pour le pharmacien » et va « entraîner de multiples problèmes concernant la sécurité du personnel officinal et du patient ». Pour le président de Cyclamed, la dispensation à l'unité est « une perte de traçabilité en contradiction avec la directive européenne sur la lutte contre les médicaments falsifiés qui entrera en vigueur en février 2019 ».
Thierry Moreau Defarges souligne que les médicaments non utilisés (MNU) récupérés par Cyclamed ne représentent que 180 grammes par habitant et par an, à comparer avec les 1,2 à 1,5 kg de déchets ménagers produits chaque jour par habitant. « L'affirmation selon laquelle il y aurait un éventuel gaspillage important de médicaments est infondée et ne reflète aucunement la réalité », souligne-t-il. Pour réduire davantage le poids des MNU, le président de Cyclamed suggère d'encourager « la juste prescription faite par le médecin », de « développer le rôle du pharmacien lors de la délivrance et les actions d'éducation thérapeutique vers le patient par les personnels de santé ». Il propose également d'allonger les dates de péremption des formes sèches et d'imposer la prescription de médicaments « en multiple de semaines », quatre, huit ou douze semaines remplaçant un, deux ou trois mois « comme cela existe dans de nombreux pays ». Il préconise d'évaluer la pertinence des traitements de plus de 28 jours et de réfléchir à adapter le conditionnement de certains produits : les « sirops qui cristallisent » une fois ouverts, les pommades ophtalmiques et les collyres dont l'utilisation est de courte durée, les médicaments non remboursables et hors prescription en grand conditionnement et « vendus souvent par deux » ou plus.
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