Convaincues que la dispensation à l’unité est une fausse bonne idée, les 25 entreprises membres du GEMME demandent aux pouvoirs publics de revenir sur les mesures instaurant ce dispositif voté le 13 décembre par les députés.
Les arguments ne manquent pas aux fabricants de génériques pour s’opposer à la dispensation à l’unité, adoptée par l’Assemblée nationale le vendredi 13 décembre. Dans un communiqué, le GEMME indique qu'« une bonne prescription et une bonne observance sont les seuls moyens réels de lutter contre le gaspillage des médicaments », et estime que la dispensation à l’unité est « une fausse bonne idée à la fois pour des raisons de santé publique et pour des raisons économiques ».
Selon les fabricants, l’introduction à l’unité serait « un retour en arrière préoccupant après la mise en place coûteuse de la sérialisation ». Et incohérente en matière de traçabilité. Les fabricants de génériques rappellent ainsi que des doutes sur la garantie de la sécurité des patients avaient déjà été soulevés au cours de l’expérimentation de dispensation à l'unité menée en 2017. Les conditionnements actuels n’étant pas adaptés à cette pratique, la dispensation à l’unité entraînerait un grand nombre de manipulations pour reconditionner le nombre nécessaire de comprimés, soulignent les fabricants qui pointent des risques de rupture dans la traçabilité, des erreurs liées au découpage des conditionnements d’origine ou encore des problèmes de contamination extérieure ou des médicaments entre eux avec des répercussions sur la qualité du produit.
Sans compter les coûts induits par l’application d’une telle mesure. « Les officines seraient potentiellement obligées d’investir dans de nouveaux équipements robotisés pour éviter les erreurs liées à la dispensation à l’unité », indique le GEMME. Dans le cas contraire, les équipes officinales devront effectuer de nombreuses manipulations pour « respecter les modalités de conditionnement, d’étiquetage, d’information de l’assuré… ». Ces adaptations demanderont un soutien financier par exemple « sous forme de forfait pour la délivrance de chaque médicament, ou d’aides fiscales ou financières pour l’achat de d’équipements robotisés ». De nouveaux investissements qui n’ont pas été chiffrés lors de l’expérimentation de 2017, souligne le GEMME qui réclame pour l’ensemble des acteurs impliqués des données médico-économiques. Pour l’heure, en l’absence de ces précisions, le GEMME appelle les pouvoirs publics à revenir sur les mesures instaurant la dispensation à l’unité.
Industrie pharmaceutique
Gilead autorise des génériqueurs à fabriquer du lénacapavir
Dans le Rhône
Des pharmacies collectent pour les Restos du cœur
Substitution par le pharmacien
Biosimilaires : les patients sont prêts, mais…
D’après une enquête d’UFC-Que choisir
Huit médicaments périmés sur dix restent efficaces à 90 %