UNE RÉVOLUTION vaccinale se prépare-t-elle à travers le monde ? Des chercheurs de l’université d’Oxford viennent en effet de mettre au point une technique permettant la fabrication de vaccins thermostables à température ambiante. Alors que le développement de vaccins contre le paludisme, la tuberculose et le VIH est urgent dans les pays en développement, cette avancée pharmaceutique, soutenue par la fondation Bill et Melinda Gates, faciliterait l’application des campagnes de médecine préventive, en s’affranchissant du problème majeur du respect de la chaîne du froid. « Actuellement, les vaccins ont besoin d’être conservés au froid, explique le Dr Matt Cottingham, auteur principal de l’étude. Ce qui sous-entend disposer d’un lieu d’accueil avec une infirmière, d’un réfrigérateur, d’une source d’électricité et de camions réfrigérés pour la distribution. »
Vitrification après dessiccation.
Alors que les vecteurs viraux recombinants vivants, sur le modèle des adénovirus et des poxvirus, sont parmi les candidats les plus prometteurs pour les infections endémiques, la technique britannique a consisté à développer un procédé de thermostabilisation adapté à ce type de vaccin. Pour ce faire, les scientifiques de l’université d’Oxford ont exploité une propriété très curieuse que possèdent certains sucres utilisés en routine dans l’industrie pharmaceutique en tant qu’agents stabilisateurs et cryoprotecteurs : pouvoir se vitrifier après dessiccation. En asséchant très lentement des suspensions contenant le vaccin et ces sucres stabilisateurs, une couche ultrafine de verre est recueillie sur une membrane inerte. Deux types de virus recombinants instables à l’air ambiant ont été testés dans ces expériences : un adénovirus humain de type 5 délété pour E1/E3 et le virus Ankara modifié.
« Nous avons développé un moyen très simple de stabiliser les vaccins à la chaleur, explique le Pr Adrian Hill, l’investigateur principal. Sur le plan scientifique, c’est passionnant parce que ces vecteurs sont très fragiles. Cela ne peut être que plus facile pour d’autres. » Après conservation à température ambiante ≥ 45?°C pendant plus de six mois sous forme immobilisée dans cette membrane de verre, leur administration chez la souris une fois les vaccins reconstitués a mis en évidence que l’immunogénicité des vecteurs était récupérée en intégralité.
Petite particularité pratique, la membrane est placée dans un support en plastique adaptable sur une seringue, ce qui permet dans un même temps la reconstitution du vaccin et son administration au point d’injection. « Ce petit étui en plastique contenant la membrane avec le vaccin séché est placé au bout de la seringue, décrit le Dr?Cottingham. Pousser la solution contenue dans la seringue vers la membrane libère instantanément le vaccin et permet l’injection simultanée au patient. »
Industrie pharmaceutique
Gilead autorise des génériqueurs à fabriquer du lénacapavir
Dans le Rhône
Des pharmacies collectent pour les Restos du cœur
Substitution par le pharmacien
Biosimilaires : les patients sont prêts, mais…
D’après une enquête d’UFC-Que choisir
Huit médicaments périmés sur dix restent efficaces à 90 %