Pour Jean-Luc Plavis, patient expert et enseignant bénévole dans plusieurs universités de médecine*, l'emballage est utile, sinon nécessaire à l’identification du médicament par le patient, voire à son appropriation pour une bonne observance.
Mais cet emballage ne doit pas céder à la tentation « d’un packaging trop marketing qui aurait pour objet de mettre en scène le médicament qui n’est pas, rappelons-le, un produit de consommation comme un autre ». Le patient expert, qui rejoint l’ANSM sur ce point, se prononce donc en faveur d’une présentation du produit moins « sexy », « quitte à mettre plus en avant le principe actif, et moins la marque ».
Favorable à davantage de sobriété dans le packaging, Jean-Luc Plavis s'inquiète du volume d’informations contenues sur l’emballage. Un message clair à l’intention de l’ANSM qui prévoit d’apposer les mêmes informations sur plusieurs côtés de la boîte. Il émet donc des réserves sur cette profusion d’inscriptions : « Trop d’information risque de tuer l’information auprès des patients qui ont à leur disposition des notices à l’intérieur des boîtes. »
Le patient expert insiste par ailleurs sur le rôle d’information et de conseil du pharmacien qui devra accompagner le patient déstabilisé par la prédominance du nom du principe actif sur celui de la marque. Cependant, pour certains patients, « le nom de la marque a son importance, particulièrement chez les personnes âgées », reconnaît Jean-Luc Plavis, expliquant que pour eux, « il sera très difficile de retenir le nom des principes actifs ».
Un pas à franchir
Dans ces conditions, Jean-Luc Plavis doute que les modifications prévues par l’ANSM puissent éviter les risques de confusion chez les personnes âgées ou les patients souffrant de troubles cognitifs. En tout état de cause, il est selon lui prématuré de déterminer si les mesures de l’ANSM auront ou non des effets bénéfiques en termes de sécurité et d’observance.
Marc Paris, responsable communication et animation réseau de France assos santé (Union nationale des associations agréées d’usagers du système de santé), estime, lui, que les problèmes liés au passsage aux nouveaux conditionnements ne seront que transitoires. L’apprentissage et la mémorisation du nom de la molécule sont en effet un pas à franchir.
L’introduction de ces nouvelles règles d'étiquetage est, en outre, un accompagnement au développement de la prescription en DCI, évolution jugée indispensable par France assos santé. Cette mesure s'inscrit dans la logique de la promotion du générique, auquel, rappelle Marc Paris, France assos santé est favorable.
*Paris Descartes, Paris 13, Paris 6 et Aix-Marseille.
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