C'est au tour du Collège national des généralistes enseignants (CNGE) de lancer une nouvelle salve contre le remboursement de l'homéopathie. Alors que l'avis de la Haute Autorité de santé (HAS), initialement attendu pour février, a été repoussé au printemps, la responsable du service évaluation des médicaments indique que rien n'est joué.
Ce jeudi, le CNGE a demandé le déremboursement des médicaments homéopathiques et l'arrêt de l'enseignement de l'homéopathie à l'université, considérant qu'il est temps « d'abandonner les méthodes ésotériques qui appartiennent à l'histoire et qui aujourd'hui trompent les patients comme encore certains professionnels ». Cette déclaration fait suite à la précédente requête du CNGE qui avait demandé la suspension des DU d'homéopathie, et que les homéopathes ne puissent plus être maîtres de stage. Ces nouvelles réclamations s'appuient sur l'avis du conseil scientifique du CNGE, qui soulignait en début de semaine que « l'efficacité de l'homéopathie n'est pas différente de celle d'un placebo » et que « les travaux concluant à l'efficacité de l'homéopathie » sont « toujours des études de faible qualité méthodologique, avec des biais majeurs », tandis que « les travaux les plus rigoureux d'un point de vue scientifique ont tous conclu à une absence d'efficacité ».
Malgré la levée de boucliers, en France depuis la publication d'une tribune contre les médecines dites alternatives et en particulier l'homéopathie en mars 2018, mais aussi dans d'autres pays comme l'Espagne, l'Angleterre, les États-Unis ou le Canada, et la prise de position de sociétés savantes, d'académies et même d'associations de consommateurs, rien n'est encore joué. C'est en substance les propos tenus par Anne d'Andon, à la tête du service évaluation des médicaments de la HAS, dans le documentaire « Homéopathie, la guerre est déclarée » programmé mardi 15 janvier à 20 h 50 sur France 5 dans l'émission « Enquête de santé » animée par Marina Carrère d'Encausse.
La HAS pourrait en effet maintenir le remboursement de l'homéopathie pour son efficacité placebo, dès lors qu'elle apporte « un service aux patients et à la collectivité ». Le documentaire sera suivi d'un débat en présence du Pr Dominique Le Guludec, présidente du collège de la HAS, du Pr Bruno Falissard, psychiatre et professeur de santé publique et biostatistiques, du Dr Hélène Renoux, médecin généraliste et présidente de la Société savante d'homéopathie, et du Dr Matthieu Calafiore, médecin généraliste et membre du collectif Fakemed.
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