La revue « Prescrire » a dévoilé hier sa nouvelle liste d'une centaine de médicaments « plus dangereux qu’utiles ». Parmi les nouveaux venus, le finastéride 1 mg (Propecia et génériques), ou encore le piracétam (Nootropyl et génériques).
Tout juste publiée, la liste noire 2021 porte sur 112 médicaments, dont 93 commercialisés en France. Et, après neuf ans d’existence, elle connaît encore quelques nouveautés. Notamment, deux médicaments ont été ajoutés car « les effets indésirables auxquels ils exposent sont disproportionnés par rapport à leur faible efficacité ou à la bénignité de la situation clinique dans laquelle ils sont autorisés ».
Il s'agit premièrement du finastéride 1 mg (Propecia ou générique), indiqué dans l'alopécie androgénique chez les hommes. L'agence du médicament (ANSM) avait d'ailleurs averti des risques de troubles psychiatriques (anxiété, dépression) et sexuels (dont des troubles de l'éjaculation et une diminution de la libido) devant conduire à l'arrêt de ce traitement anti-calvitie.
Deuxième médicament concerné : le piracétam (Nootropyl ou générique), un vasodilatateur autorisé dans diverses situations cliniques dont les vertiges et les déficits cognitifs.
Trois autres médicaments sont à écarter, car ils ont une « certaine efficacité, mais leurs effets indésirables sont disproportionnés ou d'autres options moins dangereuses existent ». Il s’agit de :
• l'eskétamine en solution pour pulvérisation nasale (Spravato) « à l'efficacité très incertaine » contre des dépressions résistantes aux antidépresseurs ;
• le pimécrolimus (Elidel, non commercialisé en France) contre l'eczéma atopique, mais « avec un risque accru de cancers cutanés et de lymphome » ;
• le romosozumab (Evenity, non commercialisé en France) pour l'ostéoporose sévère chez les femmes ménopausées.
Enfin, un dernier médicament a été ajouté sur la liste des indésirables ; le méloxicam (Mobic ou générique), un AINS du groupe des oxicams comme le piroxicam (Feldène ou autre) et le ténoxicam (Tilcotil).
Par ailleurs, toute une classe de médicaments fait son retour sur la liste noire. Il s’agit des gliflozines, hypoglycémiants utilisés dans le diabète de type 2, qui ont une balance bénéfices-risques défavorable confirmée. « Ces médicaments figuraient dans le bilan des médicaments à écarter de 2019. Leur inscription a été suspendue en 2020, le temps de l'évaluation de la balance bénéfices-risques de la dapagliflozine (Forxiga) dans le diabète de type 1 », indique « Prescrire », qui a conclu que « la dapagliflozine n'avait pas plus d'intérêt dans le diabète de type 1 que dans le diabète de type 2 ». C’est pourquoi, après ce temps de réévaluation, les gliflozines figurent de nouveau parmi les médicaments à écarter (canagliflozine, dapagliflozine, empagliflozine et l’ertugliflozine).
La revue avance que tous « les médicaments visés dans cette liste sont des causes de mortalité, d'hospitalisations ou d’effets nocifs graves ou très gênants, largement évitables ». Elle ajoute toutefois que « ce ne sont pas forcément de futurs Mediator, au centre de scandales et de procès (…) Surtout si tous les acteurs de santé réagissent à temps ».
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