LE PLI est pris. Aujourd'hui, les trois quarts des Français rapportent leurs médicaments non utilisés (MNU) en pharmacie. Ce taux est à peu près stable depuis plusieurs années, alors que canettes métalliques et briques de liquide alimentaire viennent seulement d'approcher le seuil des 70 % de volumes triés. Piles, verre et papier enregistrent quant à eux d'importants taux de recyclage (supérieurs à 80 %), depuis de nombreuses années. Toutes ces données se fondent sur les déclarations d'un millier de personnes, sondées par Louis Harris pour le compte de Cyclamed. Par ce biais, l'association financée par l'industrie pharmaceutique a aussi voulu mesurer sa popularité auprès du public. « La notoriété assistée de Cyclamed est de 75 %. Et le taux est de 18 % en notoriété spontanée, se félicite Jacques Aumonier, secrétaire général de l'association. C'est plus qu'en novembre dernier, avec un taux de 15 %. Et c'est bien moins qu'en février 2005. À l’époque, la notoriété était de 40 %, mais l'image était bien moins bonne au plan qualitatif ». Quelques mois plus tôt, éclatait en effet le scandale de la revente des MNU en pharmacie. La notoriété actuelle de Cyclamed est liée à sa présence en pharmacie (selon 28 % de ceux qui connaissent l'organisme), au moyen de vitrophanies.
Piqûres de rappel.
Cette reconnaissance est due, surtout, aux communications entreprises par l'association. Près de la moitié de ceux qui connaissent Cyclamed affirment que c'est grâce à la publicité à la télévision. Le spot diffusé près de 470 fois en décembre dernier (sur 8 chaînes hertziennes et de la TNT) semble donc avoir atteint ses objectifs. Le nombre de contacts auprès des ménagères avec jeunes enfants s'élève à 30 millions.
Cette année, ce sont surtout les personnes âgées de plus de 65 ans qui sont visées par la nouvelle vague de communication. Le spot de 20 secondes vient d'être diffusé l'après-midi, à l'heure des jeux télévisés et des séries, sur différentes chaînes publiques (France 2, France 3 et France 5). Des « piqûres de rappel », avec une version plus courte de 12 secondes, sont prévues, toutes les deux ou trois semaines, jusqu'en décembre. Et Cyclamed soigne aussi les détails de sa communication. L’association achève actuellement la refonte de son site Internet et participera à la « Semaine du médicament » du LEEM en octobre prochain. Du côté des professionnels de santé, des bandes dessinées expliquant la nécessité du retour des MNU sont distribuées par les médecins et les pharmaciens. Près de 5 000 officines ont participé à cette campagne l'an dernier. Par ailleurs, la mobilisation d'étudiants en pharmacie au contact des officinaux va se poursuivre.
Retard du décret DASRI.
Ces actions à venir viennent renforcer les efforts déjà fournis l'an dernier, après plusieurs années de silence radio, entre 2005 et 2007. Alors que la collecte à visée humanitaire s'est définitivement arrêtée au 1er janvier 2009, l'association enregistre une croissance de 2 % des volumes de MNU retournés. Leur revalorisation a ainsi porté sur 12 530 tonnes en 2008, dont 97 % pour la récupération énergétique. La progression est même de 5 % si l'on considère le léger recul des ventes de médicaments l'an dernier. De quoi satisfaire Thierry Moreau Defarges. Le président de Cyclamed veut aussi engager son association dans diverses réflexions, comme la récupération du médicament vétérinaire et des produits cosmétiques. Celle qui porte sur les déchets d'activité à risques infectieux (DASRI) est déjà bien engagée, certifie Jacques Aumonier. Des réflexions sont en cours avec les industriels concernés par les DASRI, les syndicats de pharmaciens, l'Ordre et la répartition. Elles devraient aboutir courant 2010 et inspirer le très attendu décret sur les DASRI. « La parution de ce texte en 2010 semble aujourd'hui une utopie. Si tout se passe bien, elle interviendra début 2 011 », estime Jacques Aumonier. Cyclamed n'est pas mandaté dans ce dossier, mais Thierry Moreau Defarges assure qu'il est prêt à s'y impliquer. En tout cas, l'association ne souhaite pas que la collecte des DASRI soit obligatoire pour les officines, comme c'est le cas depuis 2007 pour les MNU. En premier lieu, elle prône une optimisation du système actuel de la récupération des DASRI par les hôpitaux et les cliniques.
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