Les années de campagne de sensibilisation et de responsabilisation menées par Cyclamed portent aujourd'hui leurs fruits. Le gisement de médicaments non utilisés (MNU) recule, et le geste de tri des médicaments est devenu une évidence pour 78 % des Français.
Sur les 17 600 tonnes estimées de médicaments non utilisés dormant dans les armoires à pharmacie, ce sont 10 827 tonnes qui ont été collectées en 2018 par Cyclamed, soit un taux de performance de 62 %. Un résultat honorable obtenu grâce à un geste de tri acquis par 78 % des Français, dont 40 % séparent l'emballage (jeté au tri sélectif) du médicament (à rapporter en pharmacie) et 46 % se disent prêts à le faire. Des marges de progression sont encore possibles, surtout dans certaines régions comme l'Ile-de-France, la Corse et l'Outre-mer.
Côté pharmaciens, la collecte est entrée dans les mœurs. L'étude barométrique menée chaque année depuis 1995 dévoile que 5 % des Français disent avoir essuyé un refus du pharmacien de prendre leurs MNU. « Un chiffre stable qui ne donne pas le détail des circonstances », précise Tamara Gosset, directrice de Cyclamed. Mais selon les signalements reçus par l'éco-organisme, qui eux sont en baisse, « les refus sont davantage liés à des problèmes de comportement et n'ont rien de systématique », ajoute Thierry Moreau-Defarges, président de Cyclamed. Et de citer le fait d'apporter 15 kg de médicaments après un décès ou de présenter un joyeux mélange de médicaments humains, vétérinaires, de cosmétiques, de dispositifs médicaux.
Car rappelons-le, l'agrément de Cyclamed concerne uniquement les médicaments humains et le financement de ce système de collecte et de valorisation repose sur les industriels du médicament. Mais il n'est pas toujours simple de distinguer un médicament d'un non-médicament, en particulier lorsqu'un médicament change de statut pour devenir un dispositif médical comme dernièrement Dexeryl. L'éco-organisme, dont l'agrément renouvelé pour six ans prendra fin en 2021, indique réfléchir à un élargissement de ses activités pour son prochain agrément. Si cosmétiques et médicaments vétérinaires ont peu de chance d'intégrer la filière, les cas particuliers des médicaments qui changent de statut ou des médicaments associés à des dispositifs connectés et compliqués sont à l'étude.
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