92 % des pharmacies sont aujourd'hui en rupture partielle ou totale de corticoïdes, selon une enquête de l'USPO.
À quelques jours de connaître les détails du plan mis au point par le ministère de la Santé pour résoudre les tensions d'approvisionnement, une nouvelle réunion s'est tenue à ce sujet, le 20 juin, à l'Agence nationale de sûreté du médicament (ANSM). Présente à cette occasion, l'Union des syndicats des pharmaciens d'officine (USPO) a une nouvelle fois dénoncé « un manque de transparence » autour des circuits d'approvisionnement. Rappelant le caractère « multifactoriel » de ce problème, Gilles Bonnefond, président de l'USPO a l'impression que ces ruptures sont « banalisées » par certains acteurs de la chaîne. « Nous ne voulons plus que ce problème soit considéré comme normal. Cela fait 8 ans que l'USPO alerte sur la question ; or, aujourd'hui, nous avons l'impression que tout le monde s'en accommode. » Pour Gilles Bonnefond, l'ANSM « tourne autour du pot » sur ce sujet en évoquant certaines causes, notamment économiques, pour justifier l'indisponibilité de certains médicaments. « Quand un produit manque, il faut savoir pour quelle raison le grossiste n'en a plus et où sont les stocks dormants. Il faut plus de responsabilité sur l'ensemble de la chaîne, mais lorsqu'on évoque le mot « transparence », étonnement, certains ont peur. »
Point positif pour le président de l'USPO, la ministre de la Santé a « pris conscience de la réalité du problème ». En attendant de voir les contours du plan que mettront en place les experts de l'avenue Duquenne, un sondage montre que les officinaux subissent, encore ces derniers jours, de grandes difficultés pour obtenir des médicaments corticoïdes. En seulement 5 jours, plus de 600 pharmaciens ont répondu à la consultation mise en ligne par l'USPO. Alors que certains médias annoncent « un retour à la normale », 92 % des officinaux interrogés par l'USPO affirment être en rupture de corticoïdes par voie orale à la date du 20 juin (71 % en rupture partielle et 21 % en rupture totale). Les chiffres ne sont pas meilleurs concernant les corticoïdes par voie injectable, avec 92 % des sondés en rupture (près de 44 % en rupture partielle et plus de 48 % en rupture totale). Autres éléments importants révélés par cette consultation : 90 % du panel estime que l'approvisionnement est « contingenté par le grossiste principal » et dans seulement 8 % des cas environ, le grossiste secondaire a été en mesure de compenser.
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