« Les inhibiteurs de Janus Kinase (JAKi) utilisés dans les maladies inflammatoires chroniques sont susceptibles d’entraîner des effets indésirables graves tels que des troubles cardiovasculaires majeurs, caillots sanguins, infections graves, cancers, voire décès », informe l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Ces risques s’appliquent à l’ensemble des JAKi indiqués dans les maladies inflammatoires chroniques : Cibinqo (abrocitinib), Jyseleca (filgotinib), Olumiant (baricitinib), Rinvoq (upadacitinib) et Xeljanz (tofacitinib). Ainsi, pour réduire le risque d’effets indésirables, ces médicaments ne doivent plus être utilisés, sauf s’il n’existe pas d’alternative thérapeutique, chez les patients :
- âgés de 65 ans et plus ;
- fumeurs ou qui ont fumé longtemps ;
- ayant d’autres facteurs de risque cardiovasculaire ou de tumeur maligne.
« Les inhibiteurs de JAK doivent être utilisés avec prudence chez les patients présentant des facteurs de risque thromboemboliques veineux autres que ceux énumérés ci-dessus
Les recommandations posologiques sont réajustées pour certains groupes de patients présentant des facteurs de risque. »
Ces mesures font suite à une réévaluation européenne de ces médicaments, lancée en février 2022 suite aux données d’un essai clinique mené chez des patients atteints de polyarthrite rhumatoïde et présentant certains facteurs de risque. Dans cet essai, un risque cardiovasculaire accru, mais aussi de cancers et de décès avait alors été mis en évidence avec Xeljanz, en comparaison à l’utilisation d’anti-TNF-alpha. Des recommandations avaient alors été adressées aux professionnels de santé dès juillet 2021.
Aujourd’hui, les conclusions de la réévaluation européenne confirment que Xeljanz augmente les risques d'événements cardiovasculaires majeurs, de cancers, notamment de cancers cutanés, de thromboembolie veineuse, d’infections graves et de décès. De plus, ces risques ont été considérés comme un effet de classe : ils s’appliquent donc à l’ensemble des JAKi indiqués dans les maladies inflammatoires chroniques. « Les notices et les résumés des caractéristiques du produit des JAKi sont progressivement mis à jour avec les nouvelles recommandations et les mises en garde associées », précise l’ANSM.
En revanche, Jakavi (ruxolitinib) et Inrebic (fédratinib), qui sont des JAKi utilisés en hématologie pour le traitement de troubles myéloprolifératifs, n’ont pas été concernés par cette réévaluation.
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