La Haute Autorité de santé (HAS) a établi de nouvelles recommandations concernant les dysthyroïdies. Dans ce cadre, l’instance évoque le cas très particulier de l’hypothyroïdie chez la femme enceinte ou en désir de grossesse.
La grossesse entraîne d’importantes variations physiologiques de la fonction thyroïdienne : on estime que l’activité de la thyroïde augmente d’environ 50 % pour maintenir l’équilibre thyroïdien et compenser les besoins. « En cas d’hypothyroïdie maternelle avérée, il peut donc y avoir des conséquences pour la mère et le fœtus ; fausse couche, naissance prématurée, faible poids de naissance, troubles d’apprentissage… », avance le Pr Jean-Michel Petit, endocrinologue au CHU de Dijon. C’est la raison pour laquelle il est impératif d’informer les femmes en âge de procréer (ou qui ont un projet de grossesse), et ayant une hypothyroïdie connue et traitée, de l’importance de consulter rapidement leur médecin dès connaissance de la grossesse. En effet, les doses de lévothyroxine doivent alors être majorées de 20 % à 30 % en début de grossesse. Mais que faire si la patiente n’a pas accès rapidement à un médecin et si elle n’a pas d’ordonnance établie à l’avance avec des doses augmentées ? Elle doit augmenter d’elle-même ses doses de lévothyroxine en attendant la consultation. « Pour ce faire, elle devra prendre 2 doses quotidiennes de plus par semaine soit 9 comprimés par semaine au lieu de 7 (par exemple, 2 comprimés au lieu de 1 comprimé les lundi et jeudi et 1 comprimé les autres jours de la semaine) », détaille la HAS dans ses recommandations. Si elle manque de médicaments, mieux vaut contacter le médecin afin qu’il lui envoie par messagerie une nouvelle ordonnance.
Outre les femmes ayant une dysthyroïdie avérée, certaines sont plus à risque de souffrir d’une hypothyroïdie pendant la grossesse. Elles doivent donc être dépistées. Il s’agit des femmes ayant des antécédents familiaux de dysthyroïdies, des maladies auto-immunes, ou rencontrant des difficultés de procréation (infertilité, fausses couches…) ou encore en parcours PMA. Chez ces femmes, on dosera alors la TSH en période préconceptionnelle ou en début de grossesse.
Si une hypothyroïdie est diagnostiquée en début de grossesse, la monothérapie par la lévothyroxine est le traitement de référence (chez la femme enceinte, la monothérapie par liothyronine est contre-indiquée). Après l’accouchement, il est recommandé de diminuer la dose de lévothyroxine, à la dose préconceptionnelle et de doser la TSH six semaines après cette diminution. Si le traitement a été introduit durant la grossesse, l’arrêt du traitement par lévothyroxine est possible après avis spécialisé, notamment en cas de faible dose.
Cette recommandation spécifique aux femmes enceintes ou en désir de grossesse, figure dans les nouvelles recommandations dysthyroïdies publiées le 14 mars par la HAS.
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