LE RAPPORT de l’Académie de médecine sur les génériques continue de provoquer des remous. Après le Gemme et le directeur général de l’AFSSAPS, le Pr Dominique Maraninchi (« le Quotidien » du 5 mars), c’est au tour du Collectif national des groupements de pharmaciens d’officine (CNGPO) de réagir. Choqué « qu’un professeur de médecine ayant siégé dans les commissions d’expertise à l’origine des autorisations de mise sur le marché (AMM), jette le doute sur ces dernières », le Collectif rappelle que tout médicament, princeps ou générique, reçoit une AMM garantissant son efficacité et sa sécurité sanitaire. Pour le président du CNGPO, Pascal Louis, « cette polémique, particulièrement dénigrante à l’égard des médicaments génériques, attise les peurs de l’opinion publique en matière d’insécurité sanitaire ». À ses yeux, cela pourrait laisser supposer que « les pharmaciens d’officine proposent à leurs patients des médicaments de 2e zone, qui pourraient être moins efficaces ». Dans ce cadre, le CNGPO se demande si la publication de rapport n’est pas « une stratégie purement politique » et pose la question : « Qui veut la mort du générique ? » Consterné, le CNGPO s’étonne que ce rapport arrive « comme par hasard » dans une période de négociations entre les pharmaciens et l’État, sur « les conditions de la mise en œuvre des nouvelles missions sanitaires qui leur sont imposées par la loi HPST ».
En effet, la nouvelle convention pharmaceutique actuellement en discussion (voir l’article ci-dessus), qui envisage des rémunérations en contrepartie d’actes liés à l’accompagnement des patients, à la prévention ou au dépistage, n’est pas forcément vue d’un bon œil par le corps médical. À commencer par le président du Conseil national de l’Ordre des médecins, le Dr Michel Legmann, qui a récemment ironisé sur la possibilité offerte aux officinaux d’accomplir des missions de santé publique. Pourtant, cette évolution du métier du pharmacien est bel et bien en marche. Et ces quelques bâtons mis dans les roues de la pharmacie, ne pourront pas contrarier la volonté des pouvoirs publics de renforcer le rôle de professionnel de santé des pharmaciens.
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