L'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a dévoilé le panorama 2023 des risques liés à la consommation d’antiépileptiques. Sur la vingtaine de molécules passées en revue, quatre présentent de nouveaux risques, parfois déjà suspectés, pour le fœtus.
« De nouveaux risques, auparavant suspectés ou inconnus, ont été identifiés pour des antiépileptiques, qui avaient parfois d'autres risques connus », évoque Philippe Vella, directeur médical de l’ANSM, en commentant le nouveau panorama des risques liés à la consommation d'antiépileptiques de l’ANSM, qui présente des modifications par rapport au premier rapport dressé en 2019. Cette actualisation confirme ainsi le niveau de risque déjà connu du valproate, le risque de malformation majeure associé à la prise de prégabaline et le risque de troubles neurodéveloppementaux pour le topiramate. Le texte identifie des risques possibles pour la carbamazépine et appelle à investiguer le cas de l’oxcarbazépine.
Dans le détail, le valproate (Dépakine et génériques, Micropakine, Dépakote et son générique Divalcote, Dépamide) reste la molécule la plus dangereuse en cas de prise lors de la grossesse : « Il entraîne le plus de malformations chez l’enfant (11 %), soit 4 à 5 fois plus de risque que celui observé lors d’une grossesse sans traitement, et il comporte un risque élevé de troubles neurodéveloppementaux touchant 30 à 40 % des enfants exposés in utero », détaille l'ANSM. Désormais, « sa prise par le père, dans les trois mois avant la conception, est aussi soupçonnée d'être à risque neurodéveloppemental pour le fœtus », indique l’ANSM, qui rappelle que les professionnels de santé doivent en informer les futurs parents.
L'un des changements majeurs acté par l'agence du médicament concerne le topiramate (Épitomax et génériques). Si le risque de malformations majeures (bec-de-lièvre, mauvais placement de l’urètre sur le pénis, poids de naissance très faible…) était connu pour ce médicament, le risque de troubles neurodéveloppementaux est confirmé. « Ce risque est augmenté de deux à trois fois par rapport aux enfants nés de mères épileptiques sans traitement », précise l’ANSM.
Autre modification : la prégabaline (Lyrica et génériques) présente un risque confirmé de malformation majeure chez l’enfant - multiplié par près d'1,5 - alors qu’il était seulement suspecté en 2019.
Enfin, avec la carbamazépine (Tégrétol et génériques), dont le risque de malformation majeure était connu (multiplié par 2 à 3), il y a aussi « une augmentation possible du risque de troubles neurodéveloppementaux ».
Sur la vingtaine d'antiépileptiques passés en revue, les risques des autres traitements ne sont pas modifiés par rapport à 2019, à ce stade des connaissances. L'agence du médicament annonce poursuivre sa surveillance vis-à-vis d'autres antiépileptiques comme l'oxcarbazépine, pour lesquels les données sont encore insuffisantes pour conclure à une augmentation du risque.
Par ailleurs, l’ANSM met à disposition des patientes, une fiche d'information résumant les risques connus des antiépileptiques pour le futur enfant et donnant divers conseils, notamment sur les modes de contraception à adopter, sachant que certains antiépileptiques peuvent diminuer l'efficacité de la pilule, comme c’est le cas du topiramate, de la carbamazépine, du phénobarbital/primidone, des phénytoïnes ou de l'oxcarbazépine.
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