Le traitement ambulatoire précoce (TAP) contre le Covid-19 défendu par le collectif Coordination Santé Libre, et la députée Martine Wonner, est dans le viseur du Conseil national de l'Ordre des médecins (CNOM).
Le CNOM a écrit cette semaine à la Haute Autorité de santé (HAS) et à l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) pour leur demander de « vérifier la conformité de ce protocole avec les données acquises de la science ».
Protocole mélangeant sophrologie, zinc, vitamine C, homéopathie, vitamine D, ivermectine ou encore hydroxychloroquine, le TAP bénéficie d'une certaine popularité sur les réseaux sociaux. Selon ses défenseurs, les membres de la Coordination Santé Libre, cette combinaison de traitements vise « à soigner le Covid-19 en phase précoce » et serait utilisé par plusieurs milliers de médecins de terrain, bien que son efficacité ne soit absolument pas prouvée.
Le TAP est dans le collimateur de l'Ordre des médecins, mais aussi dans celui de No Fake Med. Ce collectif de médecins qui lutte contre la désinformation dans le domaine de la santé estime que « la présentation d’un protocole thérapeutique en l’absence de preuves d’efficacité et de rapport bénéfice-risque positif démontré chez les patients constitue une mise en danger de la vie d’autrui ». Comme l'a récemment souligné le ministre de la Santé, le protocole du TAP propose « des associations de médicaments contre-indiquées et donc dangereuses ». De plus, souligne No Fake Med, « l'inefficacité (de certains traitements) sur l'infection à SARS-CoV-2 peut entraîner un retard de prise en charge, susceptible d'aggraver le pronostic de cette pathologie potentiellement mortelle ».
En réponse à ces accusations, les auteurs du protocole ont voulu préciser que le TAP n'était que le fruit « d’un retour d’expériences de terrain des médecins de la Coordination Santé Libre » et qu'il ne pouvait faire l'objet de « prescriptions, ni de recommandations (...) ni être pris ou conseillé en automédication ».
Avec AFP
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