Le 6e volet de l'étude Epi-Phare sur l'évolution de la consommation de médicaments remboursés depuis le début de la crise sanitaire démontre une nouvelle fois que le Covid-19 a entraîné de profonds changements au niveau des prescriptions.
Augmentation du recours aux médicaments antidiabétiques et cardiovasculaires (notamment les statines), hausse des prescriptions d'anxiolytiques et d'antidépresseurs, baisse « spectaculaire » de l'usage d'antibiotiques… depuis le début de la crise sanitaire, en mars 2020, des tendances profondément marquées s'observent en matière de consommation de médicaments remboursés.
Comme le montre l'étude du groupement scientifique d'intérêt Epi-Phare (constitué à l'initiative de l'assurance-maladie et de l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM)), les ventes d'antidiabétiques et de statines sont, depuis le début de l'année, nettement supérieures au niveau attendu, en particulier depuis le mois d'avril (+ 6 % environ pour ces deux catégories). La hausse est tout particulièrement importante en ce qui concerne les instaurations de traitement : « sur les quatre premiers mois de 2021, elles sont supérieures de 14,7 % au niveau attendu pour les traitements contre l'hypertension, de 11 % pour ceux contre le diabète, et même de 24 % pour les statines ». Un phénomène directement lié à la crise du Covid-19 et aux restrictions censées contenir l'épidémie, qui ont entraîné une diminution de l'activité physique et sportive et favoriser du même coup la prise de poids chez de nombreuses personnes, analysent l'ANSM et la CNAM.
Les conséquences des mesures anti-Covid sont également flagrantes sur le plan psychiatrique, comme le prouve l'augmentation de l'usage des tranquillisants, des somnifères et des antidépresseurs. En 2021, les délivrances en pharmacie ont ainsi augmenté de 5 % à 13 % selon les médicaments. Dans le détail, on observe une augmentation de 1,9 million pour les prescriptions d'antidépresseurs, de 440 000 pour les antipsychotiques, de 3,4 millions pour les tranquillisants et de 1,4 million pour les somnifères, depuis l'instauration du premier confinement (par rapport au niveau attendu). Là encore, on observe une hausse très importante des instaurations de traitements (entre 15 % et 26 % de plus que le niveau attendu selon les spécialités…) Cette augmentation « reflète l'impact psychologique important de l'épidémie de Covid-19 et de ses conséquences sociales, professionnelles et économiques », jugent les auteurs de l'étude.
La très grande discrétion de nombreuses pathologies hivernales cette année a en revanche fait plonger les prescriptions d'antibiotiques. Une baisse spectaculaire entamée l'an dernier et qui s'est poursuivie en 2021 : « un quart (24,8 %) des traitements antibiotiques habituels n'ont pas été prescrits (moins 4,7 millions de traitements) », révèle l'étude Epi-Phare.
Enfin, la vaccination des enfants (dont celle des nourrissons nés en 2020-2021) et des adolescents « a continué d'enregistrer un fort déficit qui s'est même accentué durant les 4 premiers mois de cette année ».
Industrie pharmaceutique
Gilead autorise des génériqueurs à fabriquer du lénacapavir
Dans le Rhône
Des pharmacies collectent pour les Restos du cœur
Substitution par le pharmacien
Biosimilaires : les patients sont prêts, mais…
D’après une enquête d’UFC-Que choisir
Huit médicaments périmés sur dix restent efficaces à 90 %